Des lectures en novembre (1)

EXIT WOUNDS

Malgré le pitch, celui d’un chauffeur de taxi israélien qui enquête en compagnie d’une jeune femme pour savoir si, oui ou non, son père est décédé dans un attentat, Exit Wounds parvient à  dépasser le côté dramatique et insoutenable de la trame de fond. L’album offre un récit sensible, parsemé de saynètes surréalistes à  l’image du passage dans une morgue ou des témoignages d’une galerie de personnages cocasses. Histoire de cœur et moments de la vie quotidienne complètent ce récit limpide et lui conférent une dimension légère indispensable.
En deux mots :
quotidien israélien
De Rutu Modan aux éditions Actes Sud BD – 176 pages – 20 €

DE CAPE ET DE CROCS T8

Après un tome 5 visuellement époustouflant, le nouvel album de Masbou et Ayroles est moins impressionnant graphiquement mais continue d’étaler alexandrins et dialogues incroyables au fil des pages. Nous laissant sur un gros cliffhanger, on regrette de ne pas voir le scénario avancer plus que ça, l’intrigue semblant nous préparer à  une quantité de tomes astronomiques pour boucler le récit lunaire. Avec un plaisir de lecture indéniable, ce sixième volume amène malheureusement un sentiment de frustration, le tout ne faisant pas bon ménage.
En deux mots : cliffhanger assassin
De Masbou & Ayroles aux éditions Delcourt – 48 pages – 13 €

THOMAS LESTRANGE

Écrivain de science fiction reconnu, Serge Lehman fait partie des auteurs à  ouvrir le bal sur la collection BD de l’Atalante. Il est accompagné par Sarah Debove, une dessinatrice au trait baroque pour mettre en scène un personnage principal interlope du nom de Thomas Lestrange. Ambitieux tant dans le fond que dans la forme, les auteurs signent avec cette première œuvre un récit déroutant mais véritablement envoutant.
En deux mots :
super strange
De Lehman & Debove aux éditions l’Atalante – 48 pages – 14,50 €

BRIGADE FANTà”ME T1

Après leurs collaborations fructueuses avec l’élégant Ring Circus et le psychédélique Shaolin Moussaka, David Chauvel et Cyril Pedrosa s’associent une nouvelle fois pour Puceron, la collection jeunesse de Dupuis. Au long de trois histoires courtes, les auteurs s’amusent avec une brigade de jeunes enfants fantômes, issus de différentes époques, chargés de résoudre des problèmes étranges sur terre. Des idées amusantes par ci, des personnages archétypaux par là , le premier tome réussit à  distraire les plus jeunes, mais se révèle en tout point anecdotique.
En deux mots :
puceron fantôme
De Chauvel & Pedrosa aux éditions Dupuis – 48 pages – 9,50 €

CHRONIQUES BIRMANES

Quelques années après Shenzen et Pyongyang à  L’Association, Guy Delisle réinvestit le genre autobiographique en suivant sa femme, bénévole pour Médecins Sans Frontières, et son bébé pour un séjour en territoire birman. La succession d’anecdotes parentales entrecoupées d’observations rend le récit beaucoup moins fluide que dans les deux précédents ouvrages. Notre aventurier de l’autocratie n’en oublie pas pour autant son sens de l’humour qu’il distille tout au long des pages, tout comme les nombreux témoignages autour de ce pays qui reste secret aux yeux de l’opinion internationale.
En deux mots :
faucille vs crayon
De Guy Delisle aux éditions Delcourt – 270 pages – 16,50 €

XIII T18

Si, question dessin, Moebius semble s’éclater dans cet album inventé pour lui, la base du scénario était à  l’origine prévue pour faire quelques planches dans le tome 19. C’est pour cela qu’en plus du côté anecdote étalé tout au long du bouquin, l’histoire de Kelly Brian, un jeune homme enrôlé dans l’IRA, offre le minimum, soit un aspect cliché, déjà  vu dans tous les téléfilms à  pas cher qui parlent du sujet politico-irlandais. Pis, sans la présence de XIII en spectateur du récit et en logo sur la couv, l’album pourrait avoir valeur de one-shot ou d’histoire complète indépendante à  la série.
En deux mots :
hors-série
De Van Hamme & Vance aux éditions Dargaud – 48 pages – 10 €

XIII T19

Il faut être honnête, ce tome 19 est mauvais. Parce que l’histoire n’est qu’un récapitulatif des précédents tomes, aussi chiante à  lire que la Princesse de Clèves et parce qu’on entr’aperçoit à  peine le héros au fil de pages tapissées d’autopromo, montrant des personnages avec l’album dessiné par Moebius à  la main ! Une mise en abîme ridicule pour un tome qui ne sert à  rien, justifié alors par quelques rebondissements et assassinats sans intérêts. XIII, c’est chouette, mais jusqu’au tome 12 seulement.
En deux mots :
Jean m’en foutisme
De Van Hamme & Vance aux éditions Dargaud – 48 pages – 10 €

Précédents albums.

  1. Eh les gars, je voudrais pas dire, mais DCDC, c’est le tome 8, pas le 5, hein ?

    Quant a la duree, ca… on verra bien. A une epoque, ils avaient annonce que ca se finirait en 9 tomes. Honnetement, j’ai aussi du mal a y croire…

    T.

  2. Il sera au menu du prochain « en librairie ». Cela dit, le deuxième tome de ce triptyque est vraiment réussi. L’histoire, très sombre, est toujours sans concession à  l’égard de la condition des cités, des politiques ou des religieux et si les quelques flashbacks peuvent perturber un peu la lecture, ils apportent les infos complémentaires pour saisir les tenants et aboutissant du récit de Brunschwig et Hirn.

Les commentaires sont fermés.