L’éprouvette s’est brisée

Sortie en avant-première lors du festival d’Angoulême, la revue théorique et critique de l’Association prend fin avec son troisième numéro.

Encore plus copieuse que les 2 précédentes, cette éprouvette abandonne l’idée de thématique mais continue de proposer des analyses, des entretiens, et bien sûr les coups de gueule et les attaques (parfois franchement injustes, on y reviendra) qui l’ont rendue célèbre.

Il faut dire que c’est par elle que l’Association a radicalisé ses positions éditoriales, ce qui a conduit au retrait de 3 de ses fondateurs, Trondheim, Killofer et Stanislas, à  la fin de l’année 2006. Il paraît alors évident qu’avec sa mort, la revue marque le coup d’une nouvelle époque pour la maison d’édition dite d’avant garde. En effet, des 6 fondateurs il ne reste que JC Menu et Mattt Konture ; nul doute que le nouveau virage sera porté par des auteurs comme Ruppert et Mulot qui viennent de décrocher le prix Révélation d’Angoulême avec leur Panier de singe.

  1. (or cette auto-critique est proposée DANS les « plantes-batailles »… puisque la critique et l’autocritique sont évidement des choses qui vont de pair : il est plus aisé de repérer d’abord ce qui pose problème chez les autres ; et il est nécessaire d’en appliquer la rigueur ensuite à  soi-même. Pour l’heure il me semble qu’on ne peut donc guère en demander plus…)

  2. en fait, je crois que les choses vont se simplifier…
    Ce que dit en partie Menu, ce n’est plus :
    « le problème est que les auteurs de l’Association soient repris par des gros éditeurs »
    …mais :
    « le fait qu’ils soient repris par de gros éditeurs démontre le potentiel de récupération qui existait déjà  dans leur travail, fut-ce à  l’Association ».
    Si Menu fait ce qu’il dit dans l’avenir, il n’y aura donc plus tellement de problèmes (et il n’y aura plus tellement non plus d’auteurs pour travailler à  la fois chez un « petit » et un « gros », qui ont des approches éthiques et politiques opposées)…
    Tout cela est donc fort logique et souhaitable.
    On pourrait même dire : c’est un peu à  l’Association de ne plus marcher sur les plates-bandes des gros éditeurs, en publiant des livres déjà  potentiellement récupérables, des livres pas tout à  fait nécessaires, qui ne relèvent pas tout à  fait d’un strict domaine artistique…
    A ce propos, je conseille à  tout le monde de lire « Klass Kat », édité par eux il y a quelques années.
    Il n’y a aucune chance qu’un livre comme celui-là , par exemple, soit récupéré… artistiquement à  mille lieux d’exigence au dessus de toutes les collections « indé » des gros éditeurs.

  3. à€ travers cette phrase, nous pensions surtout à  32 de futuro ou au paragraphe sur KSTR.

    Mais vous avez raison, et nous le soulignons dans un commentaire plus haut, les plantes bataille ne sont qu’une petite partie par rapport à  l’ensemble de la revue et nombreuses sont les pages d’autocritique dans cet ultime numéro.

    Mais la limiter à  ces deux dimensions ne serait pas lui rendre justice, tant les découvertes que la revue propose sont nombreuses. Et pour ma part je n’ai pas terminé ma lecture 😉

  4. « les coups de gueule et les attaques (parfois franchement injustes, on y reviendra)  »

    Vous ne l’avez pas lue, cette troisième éprouvette… la critique semble s’être mutée en auto-critique… vous ne trouvez pas ça injuste, quand même?… c’est plutôt un bon premier pas, pour des gens qui font de la création et éprouvent visiblement le besoin d’une remise en question, comme l’exige fréquement tout travail de création…
    non?

  5. C’est pas faux en effet.
    Cela dit, l’éprouvette c’est seulement 100pages de « chamailleries » (les plantes-bataille) sur presque 600 !
    Du coup, contre 20 euros, on a une revue extremement riche en longs entretiens, en découvertes et rédecouvertes, en experiences…

  6. Vous croyez qu’un jour ces gens-là  vont se remettre à  faire de la Bande Dessinée ?
    Parce que chamailleries de crise de la quarantaine, ça fait couler de l’encre, mais pas forcément de l’encre de chine pour faire des planches…

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