T for TROUBADOUR 13 – les NAZIS dans la BD

[filtre second degré activé] J’adore les NAZIS… dans la BD.
Leurs beaux étendards rouges au logo si graphique. Et puis, ça tape quand même ces foules en rang le bras levé avec toutes ces torches qui scintillent dans la nuit. C’est quand même la classe pour une bande de LOSERS qui n’ont même pas réussi à  envahir la GRANDE-BRETAGNE ou à  fabriquer une BOMBE ATOMIQUE. C’est toujours comme ça quand tu fous des incompétents aux postes clés de l’état. Bravo les NAZES.

Un Reich millénaire qui n’a duré que 13 ans, c’est déjà  pas terrible. Mais quand ils ont été incapables d’empêcher DE FUNES et BOURVIL de s’échapper, c’est la honte. OK, les uniformes de SS (dessiné par HUGO BOSS) étaient classes, sauf les poches bouffantes de pantalons, ça c’était loupé.

Et pourtant en BD, les NAZES sont toujours aussi populaires. Je veux dire les livres sur la Seconde Guerre mondiale… oh, veuillez m’excuser, mon ami. C’est donc pour cela que vous avez des tonnes de livres sur les uniformes de NAZES chez vous, ami artiste ? Afin de pouvoir dessiner les méchants sans jamais oublier le moindre bouton d’uniforme. Par respect pour un DROIT DE MÉMOIRE d’une période simple où les vilains étaient bien clairement définis et ONT PERDU. Ouf… on a failli avoir peur.
Lire la suite de la tribune.

Je connais des mecs (bien sous tout rapport) dont la queue frétille à  la moindre vision d’un Focke-Wulf Fw 190 ‘Würger’. Qu’est-ce que vous voulez, quand on a fait des maquettes étant petit, on pardonne tout. J’ai entendu pendant des années, « les NAZES avaient le meilleur matos » et aussi « rhoo pitain il assure le CHAR TIGRE, tu sais… le Panzerkampfwagen VI Ausführung H (en abrégé PzKpfw VI Ausf. H, Ausführung est le terme allemand pour « version »), mais le char a été rebaptisé Panzerkampfwagen VI Ausf. E en mars 1943″. Ouais, ça, c’est de l’info.

Je pense que les BOCHES ont perdu la guerre parce qu’ils parlaient ALLEMAND, les pauvres. Enfin faut quand même pas être normal pour faire des mots aussi longs et FOUTRE le verbe à  la fin.

Les GI’s hurlaient dans leur tank SHERMAN :
“BLOODY HELL, WE’RE ALL GONNA DIE A TIGER TANK!!!!! »
Et les NAZES discutaient à  la radio :
« Panzerkampfwagen VI Ausführung H 241, ici Panzerkampfwagen VI Ausführung H 241, JE VOIS DES RICAINS QUI VONT NOUS BALANCER EIN ROQUETTE arrrrrrrr… » BOOM.

Ils n’avaient aucune chance, c’est pour cela qu’ils ont perdu… deux fois. Sympa deux jours d’école qui sautent.

L’amour du français pour les armées victorieuses n’a pas de limite. Et pourtant, ils ont pu pendant quelques années profiter du meilleur du design allemand. Alors pourquoi tant de BD sur la Seconde Guerre mondiale ?
Un début de réponse dans le fait que les NAZES sont des méchants géniaux, ils ont la panoplie complète du salaud de base. Quand on écrit un personnage de NAZE, on hérite ILLICO de 60 ans de clichés (de PAPA SCHULZ à  SCHINDLER’s LIST). Vous n’avez plus qu’à  choisir entre le gentil NAZE ou le BOUCHER INHUMAIN. Et c’est VRAI QUOI MERDE… LES GENS ONT LE DROIT DE SAVOIR… ce qui s’est passé… hum pendant la guerre. Et toi, PAPY, tu faisais quoi… à  l’époque, hein ?

Tu veux dire, ami artiste, qu’en plus des MILLIERS D’HEURES de films, de séries de documentaires qui ont été produits, tu as encore quelque chose de nouveau à  nous dire. Tu veux dire que ton histoire clairement influencée par TOUT ce que les autres ont fait avant toi va éclairer le monde sur la méchanceté des NAZES ?
Ou fais-tu cela pour plaire au public qui aiment les histoires de méchants en carton à  la HELLBOY et à  la INDIANA JONES, on en voit des brouettes… surtout quand elles s’arrêtent avant l’entrée des camps de la mort…

Mais une analyse profonde des causes du nazisme, c’est plus rare (la collusion entre les grands industriels allemands et le régime fantoche. Les causes de la CRISE de 1929, etc.)

Généralement on a le droit à  des caricatures de NAZES ARISTOCRATES à  MONOCLE plus cons que RANTANPLAN, ça sert vraiment à  rien d’être cultivé alors ? Dans le dernier TARANTINO, il casse ce vivace cliché, les NAZES sont des ARISTOS CULTIVÉS et DANGEREUX. Et pourtant, QUENTIN fout un bon coup de boule à  l’Histoire officielle. Ce que peu avaient tenté avant lui. Bin, on fait de la fiction ou pas ?

Si vous voulez vraiment faire un travail de MÉMOIRE, je vous conseille de nous faire une BD sur la GUERRE D’ALGÉRIE, vous savez celle où les SS, c’étaient les paras, français (voir LA BATAILLE D’ALGER).
Vous avez aussi LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE où là , les gentils ont tout perdu.
Vous avez aussi toutes les luttes du XXe siècle qui ont vu des peuples envahis se libérer du joug de l’oppresseur. Quoi, c’est pas de ça que ça parle les histoires de la Seconde Guerre mondiale ?
Sinon vous pouvez prendre tous les conflits à  travers le Monde, présent ou passé et nous éclairer de votre lumière. Parce que je pense que l’on se souvient assez bien des NAZES.

Ah oui, puisqu’on parle d’Histoire, l’Italie a un nouveau parti politique, le KU KLUX KLAN.
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T for TROUBADOUR commence là  où WART s’arrête… par un T.

THE SPIRIT (MILLER et WILL EISNER bien sûr…)
HANSI
THE MIDNIGHTER n°4 (GARTH ENNIS + CHRIS SPROUSE)

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La semaine prochaine… GARTH ENNIS qui s’y connaît en NAZES…

  1. Cher Jean Latuelle, je ne vois PAS le rapport entre le délicieux travail
    de Sfar…..et l’utilisation du prototype du méchant en nazis dans la BD.
    Je croyais que cet article concernait justement l’utilisation d’une imagerie
    vidée de son sens historique : prototype du méchant = un gros nazi;
    ainsi que de l’utilisation visuelle d’éléments concernant cette partie de l’histoire
    de manière « facile », pratique, afin de montrer « le mal », tout ça dans un flou artistique
    (et surtout historique).
    Aussi, je ne comprend pas pourquoi du coup tu parles des juifs dans la BD….
    Bien heureusement, pour l’instant, les auteurs qui sont juifs n’ont pas encore
    faient de BD où la figure du « nazi » apparaitrait dans une histoire comme un cheveu
    sur la soupe, comme un archétype de méchant,
    parce que franchement, utiliser « du nazi » comme ça, par dessus la jambe, en en ayant rien a
    foutre de rien…..c’est quand meme bien un truc de goyim non ?

  2. > ALAIN B.
    “Hitler=SS de Wuillemin et Gourio,
    je comprends qu’il ait existé.
    je comprends qu’il ait été censuré.

    DEGLINGO> « LES PRODUCTEURS » de MEL BROOKS, « LE DICTATEUR » de CHAPLIN.
    mais le ciné ricain avait cela de particulier que 5 des 6 principaux studios en 1942 étaient JUIFS, le dernier c’était DISNEY qui était assez séduit la force du NAZISME en 1936, et plus du tout après…

    Oui, les NAZEé tu peux écrire cela les yeux fermés.
    mais si on veux faire un truc bien et qui sente pas trop le PAPA SCHULZ…
    faut se sortir les doigts… ce qu’on voit pas si souvent

    ——
    PUIS-JE vous conseillez de relire le titre, MESSIEURS.
    LES NAZES dans LA BD, restons GROUPIRE… merci.

  3. Le Naze, c’est vraiment le méchant ultime… Tu veux faire un méchant sans lui chercher une excuse, une historique, une faille ou quoi que ce soit, hop un Naze et c’est marre… Ou un petit fils avec un nom qui commence par Von et qui est blond… Ca fait l’affaire aussi.

    Ceci dit y a des Nazes en carton patte assumé qui m’amuse bien… Le personnage étant devenu une figure totalement iconique, faut il savoir la manier avec talent.

    Et sinon, comment louper le Jeu dangereux d’Ernst Lubitsch, allemand exilé aux États Unis, qui se moque avec la classe américaine des Nazes dès 1942 !

  4. Pour les juifs dans la BD franco-belge, il y a deux qui sont très importants: Goscinny et Gotlib.

    Ils sont bons examples de pourquoi il n’y a pas beaucoup de juifs dans la BD classique. Goscinny, chanceux, a survecu la guerre parce qu’il habitait avec ses parents en Argentine. Gotlib, moins chanceux, a perdu son père.

    Combien de artistes de BD potentiels juifs ont été tués par les « nazes » en Europe? On peut pas dire.

    Oh, et il y a une belle BD sur la Guerre Civil Espagnole, Max Friedman.

    Hunter (Pedro Bouça)

  5. ouais TONTON railleur était limite pas drôle.
    en même temps j’ai mis 7 « T for TROUBADOUR » pour qu’on pige le mien ici,
    alors… je comprends.

    Peut-on parler des Nazis sans évoquer les Juifs ?
    OUI.
    si j’avais voulu le faire je l’aurait fait.
    et on m’aurait pas dit « dis donc TROUBA, ça manque de NAZIS ton texte. »

    à  la vision de l’excellent BONS BAISERS D’ATHàˆNES, on peut voir que les NAZES ont vraiment fait chier beaucoup de gens. beaucoup. et chez eux en plus.
    les handicapés, les homos, les tsiganes, les communistes et les allemands pas obéissants. et cela dans tous les pays où ils ont été faire chier l’habitant, il a fallu que la RAF et l’US AIR FORCE les bombardent pour qu’ils se barrent et se fassent péter la gueule par les RUSSES à  BERLIN.

    je sais pas qui a déjà  fait la remarque  » à  quand une liste des juifs dans la BD ? », ça m’avait pas fait rire déjà  à  l’époque.
    sinon je crois que le JOURNAL MINUTE en a une… moi non.
    la seule minute que j’aime c’est celle DE MONSIEUR CYCLOPàˆDE.

    techniquement si on gratte un peu, quand on parle des NAZES,
    on parle des JUIFS ou alors ( et c’est le sujet de mon texte, on a des NAZES en carton, qui ne font que des bruits de bottes dans les rues comme dans « LA GRANDE VADROUILLE », que je kiffe à  mort mais pas pour son coté DOCUMENTAIRE que beaucoup d’auteurs de bd lui trouve)

    est-ce qu’il y a un « mouvement JUIF » dans la BD ? NON. je crois pas.
    pas plus qu’un mouvement FROM REIMS ou FROM AGE.

    SFAR parle de ce qu’il connait, ses racines et sa culture.
    FABRICE NEAUD fait pareil, il parle de ce qu’il connait.
    miss aurita aussi…

    mais est-ce qu’il y a un grand mouvement fédérateur qui traverse les classes et les genres, non. juste des individus qui font des livres sur ce qu’ils connaissent le mieux et veulent nous le faire partager.

    mais dans le COMICS, c’est complètement différent.
    les plus grands auteurs de COMICS, qui ont créé ce média, étaient JUIFS.
    et ils se sont battus contre les préjugés et ont permis une ouverture d’esprit qui était possible parce qu’ils avaient les postes-clés.

    ET SURTOUT, LES JUIFS DANS LE COMICS, ne parlaient que très rarement des JUIFS. il faut avoir des couilles en béton armé pour faire UN CONTRAT AVEC DIEU dans le pays des UBERMENSH en slip par dessus le collant. YO!

    la BD NAZIE n’existe pas. il faut vraiment chercher et bien chercher pour trouver chez n’importe lequel des éditeurs une BD qui vante les camps de concentration ou le racisme.

    contrairement à  des pans entiers de l’édition qui pue de la tête,
    la BD a réussit à  garder une ambiance où l’on sait que certaines idées ne trouveront jamais d’écho. et ça, ça fait bien plaisir. 😉

  6. Domino & Troubadour —) Peut-on parler des Nazis sans évoquer les Juifs ? Non ! Bon, c’est vrai que mon commentaire précédent était un peu railleur, dans le sens où il reprenait la forme employée par Troubadour dans son article (que j’ai VRAIMENT trouvé intéressant) mais pourquoi balayer d’un trait le sujet “les JUIFS dans la BD » ?! Il existe des albums qui mettent en scène des Juifs autrement que persécutés par les Nazis, et c’est important de le rappeler ! Je pense notamment au « Chat du Rabbin », à  « Klezmer, au « Juif de New York », voir même à  la série humoristique « Juif-Arabes »…

  7. > teenage te fait pas mal aux yeux à  compter les bd
    avec des NAZES dedans.
    y en a trop. partout, tout le temps.

    ALORS je balance ma micro liste (que je vais grossir plus tard)
    ——-
    > LE CHEMIN DE L’AMÉRIQUE > BARU
    première fois que « le MASSACRE du 17 OCTOBRE 1961 » a été montré en BD.
    BARU le seul, l’unique, le grand.
    ———
    > THE OTHER SIDE > JASON AARON & CAMERON STEWART (VERTIGO)
    la guerre du VIETNAM vue des deux cotés (GI et VIETCONG).
    ——-
    > UNKNOWN SOLDIER > JOSHUA DISART & ALBERTO PONTICELLI & PAT MASONI.
    le conflit OUGANDAIS en 2002. réalisme, documentation, ce récit vous chope aux tripes et ne vous là¢che plus. PAT MASONI est un dessinateur CONGOLAIS (édité chez GLÉNAT en intégrale) qui apporte sa sensibilité et sa connaissance du continent noir à  cette oeuvre déjà  d’un très haut niveau.
    ——-
    > BATTLEFIELD « DEAR BILLY » > GARTH ENNIS & PETER SNEJBJERG (LIGHT BRIGADE chez soleil). SNEJBJERG a deux « J » à  une lettre d’intervalle dans son nom et son dessin est le pur mélange du COMICS et la BD. SNEJBBERG devrait TOUT DESSINER !!! (la page du MIDNIGHTER avec l’orgie des nazes qui illustre la tribune – plus haut- est de lui.)
    nous suivons l’histoire d’un infirmière de RAF qui est la seule survivante d’un groupe d’infirmières violées par des japonais sur une île du pacifique.
    elle réintègre l’hosto et se commence une romance avec un pilote blessé…
    et a tué des prisonniers japonais qui arrivent à  l’hosto. oumf…

    ——————–
    et y a pas de NAZES, sauf si on compte PAPON comme préfet de paris qui ordonne le massacre de 300 algériens le soir du 17 OCTOBRE 1961…

  8. j’ai un long article sur les « JUIFS dans le COMICS » si vous voulez.
    EISNER, KURTZMAN, SPIGELMAN, KIRBY, SHUSTER… leur influence est énorme et sublime.
    mais les « JUIFS dans la BD », nan… oh

    attends, y avait une blagueuh, ouh lala je suis tombé dans le PANNOT…
    commeuh je suis bêteuh…

    « de ceux qui n’ont rien à  dire, les plus intéressants sont ceux qui se taisent »
    COLUCHE.

  9. Oups, KOLOSSAL oubli : MAUS, où pour le coup on en voit plein (des ZINAS).

    Si la liste est courte balance fait pas le bégueule : balance

  10. Intéressant ! Maintenant j’attends l’article « les JUIFS dans la BD » avec « leurs beaux étendards étoilés au logo si graphique » !

  11. JK> y a pas des nazis dans TOUS les bouquins chez ep ? 😉

    teennage> la liste des conflits non traités ou mal traités en BD est longue.
    celle des BD qui font la différence avec une histoire et une vraie analyse
    est bien PLUS COURTE. et la liste de ceux, qui dans le tas, sont bien dessinés, Mmm ouh la la. j’ai mal…

  12. LOL super ton article Trouba ! Merci d’avoir cité le Panzerkampfwagen VI Ausführung H, petite érection.
    Dans le genre naze moi j’avais bien aimé « Les nazis sont des cons », un titre éloquent, de Bonvi, dessin italien école Toppolino 70, avec une trado de FRANCIS BLANCHE (!)publié chez J.C. Lates en 73 et dans Charlie ou un autre mag du genre à  l’époque.
    Et aussi l’immense « Panzer Panik », des indécrottables gamins Max et Bocquet aux Humanoïdes et dans les derniers Métal.

  13. Papy Hugo Boss n’a pas conçu les uniformes SS, il était une « simple » PME bas de gamme parmi d’autres (qui étaient super contentes d’avoir enfin un vrai contrat pour éviter de couler et afficher leur patriotisme débordant). Il s’est fait mettre à  l’indexe après la guerre et c’est le petit-fiston qui vraiment lancé la marque.

    Coté BD sur la 2ème, il y a la guerre d’Alan, mais effectivement on n’y voit pas trop de naze.

    Parmi les autres « guerres » du XXème ( et XXème) traités en BD il y a « Palestine » de Joe Sacco.

    On pourrait ajouter pas mal de conflits à  ta liste de « opérations de pacification/guerres civiles/évènements/(contre-)révolutions/… » : Vietnam, Tibet, Cuba, Amériques du sud (United Fruit Company), Afrique, Apartheid, Malouines, satellites du bloc de l’est, dbalkans, Afghanistan (I et II), Iran/Irak, Irak I, Irak II, …

  14. Le Julia von Kleist chez EP édition parle de nazis, mais aussi du côté industriel qui voyait dans le parti nazi un truc fantoche facile à  manipuler. C’est rare en BD, comme tu dis.

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