Winshluss réinvente Pinocchio

Attendu depuis longtemps, le Pinocchio de Winshluss est enfin sorti chez les Requins Marteaux. Paru par bribes dans le Ferraille illustré, l’album arrive en librairie avec 192 pages de délires pas piqués des vers.

Mais que les âmes sensibles s’abstiennent, le petit pantin a troqué le bois contre du métal ; les mensonges contre des armes de destruction massive. Et si Pinocchio est une machine de combat censée faire la fortune de son créateur, sa candeur fait peine à  voir dans un monde vicié jusqu’à  la moelle. De la femme du savant qui ne voit dans le nez du robot qu’un instrument de plaisir au patron d’entreprise avide de pouvoir et d’argent – il fait même bosser les gosses et n’hésite pas à  liquider les moins productifs –, Winshluss trouve le temps de revisiter les contes, comme celui de Blanche Neige et les 7 nains, et (re)visite même Blanche tout court – là , on vous laisse imaginer le pire. Incroyablement décadent, l’univers Pinocchio n’en est pas moins jubilatoire tant le second degré, l’humour, et la narration sur des pages presque intégralement muettes font mouche. Des interludes dans le crâne du robot, squatté par Jiminy le cafard, viennent agrémenter l’ensemble qui brille par sa variété graphique, sans cesse renouvelée, et ses trouvailles narratives sidérantes. Si le prix de vente – 30 euros – en fait un livre cher, la beauté de l’objet et sa qualité exceptionnelle l’impose aussi en cadeau de Noël bien senti.

À moins que, dans un élan de générosité, vous craquiez pour la figurine de Pinocchio sculptée par le Toulousain Alban Ficat. Limitée à  250 exemplaires, la sculpture en résine devrait être disponible ce mois-ci pour 80 euros. Ne fait pas zippo et encore moins sex toyz !






Pinocchio é Les Requins Marteaux, Winshluss.