Astérix chez les Pictes est-il bon ? Verdict !

Après des mois de teasing, de petites cases distillées au gré des publications, Astérix chez les Pictes, trente-cinquième aventure du petit gaulois créé par Albert Uderzo et René Goscinny paraît ce 24 octobre, sous la plume de Jean-Yves Ferri et le crayon de Didier Conrad. En ne divulguant pas la moindre planche à  la presse, les éditions Albert René ont-elles voulu cacher un album médiocre ? Même pas.
L'album a été planqué jusqu'à  la sortie
L’album a été planqué jusqu’à  la sortie

Pas la peine de tourner autour du pot, Astérix chez les Pictes est une bonne aventure de l’irréductible, respectueuse des codes mis en place par Goscinny et Uderzo, malgré un dernier épisode, Le Ciel lui tombe sur la tête, aussi étrange que déconcertant, où des clones extraterrestres aux couleurs de Superman affrontaient le Magna, envahisseur jaune, “subtile métaphore des œuvres asiatiques…

Si Astérix chez les Pictes revient aux fondamentaux, avec bons mots en veux-tu en voilà , interventions d’Obélix aussi attachantes que candides, l’épisode est également exotique en territoire picte, avec lochs, grosse bestiole et intrigues politiques locales pas très nettes, dans lesquelles trempent évidemment les Romains. Comme lors de leurs voyages chez les Goths, en Hispanie ou chez les Belges, le périple de deux Gaulois en Calédonie (l’Écosse s’appelait alors comme ça) permet à  Ferri de s’amuser des clichés – attendez de voir sa grosse loutre… –, tout en produisant des gags délirants, à  commencer par la facétieuse « délochalisation » ou les incontournables « pots d’eau de malt », proches cousins des pots de vin… Une aventure qui n’exclut pourtant pas les passages obligés, parmi lesquels le naufrage pirate ou le grand banquet, qui ne fut délocalisé hors du village qu’une seule fois, dans Le Fils d’Astérix.

D’un côté, Ferri tisse une trame classique, peut être un poil trop, sans grosses surprises ou retournements de situations inattendus, de l’autre il offre une dimension plus subtile à  l’ensemble, grâce aux allusions et échos à  la société contemporaine. Côté dessin, si la réalisation d’Astérix chez les Pictes fut un véritable chemin de croix pour Didier Conrad, perdant près de vingt kilos, devant boucler l’aventure en six mois et ayant progressé en « self-control », depuis son arrivée sur le projet, son épuisement ne transparaît pas sur les planches, lumineuses et franchement chouettes, malgré certaines cases pas toujours très « uderziennes ».

Qu’importe ce genre de détails. Qu’importe, aussi, si cette nouvelle aventure colle plus ou moins aux époques Goscinny-Uderzo, Uderzo seul ou Ferri et Conrad, puisque Astérix chez les Pictes est bon, drôle et ne trahit pas l’esprit de la série. Finalement, seule la façon dont Hachette a verrouillé sa communication est contrariante, traitant Astérix comme une vulgaire marchandise et ne faisant, semble-t-il, pas confiance à  Ferri et Conrad en refusant de divulguer la moindre planche du livre avant sa sortie. IMAV éditions avait joué cette carte lors de la reprise d’Iznogoud par Canteloup et Vassilian, dont la qualité fut, il est vrai, plus discutable…

Astérix #35, Astérix chez les Pictes, Didier Conrad, Jean-Yves Ferri, d’après Albert Uderzo et René Goscinny, Éditions Albert René, 9,90 euros, 24 octobre 2013.

Illustrations é Éditions Albert René.

  1. C’est un très bel album ! Le dessin est très bien repris et agréable ! Je ne suis pas de ceux qui recherchent absolument le bien ou le mauvais ! Il y a toujours à  discuter évidemment ! Mais dans ce cas-ci, ce serait de la mauvaise foi de dire du mal (si facile), dès que j’en ai commencé la lecture, je me suis laissé bercer et transporter. Et voilà , j’en suis très heureux de cette reprise. Le scénario est souple, dense et original ! (Taglabribus !! )))) Et j’espère, j’espère ! Que le prochain tome sera tout aussi soigné et qu’on ne devra pas attendre des années… Tous les deux ans, MAXIMUM ! Message à  Conrad : je te suis depuis tes premiers dessins dans Spirou (Cf « carte blanche » le cow-boy…) ! J’avais déjà  dit à  l’époque « hé ! Il dessine bien celui-là  ! » Tu avais 14 ans !! Et puis, j’ai suivi ta carrière ! Bravo ! Et j’ai adoré « l’avatar » ! 😉 Amitiés.

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