Sans l’ombre d’un doute, ce cinquième tome d’Aya est le moins bon de la série. Pas la faute au dessin d’Oubrerie, toujours aussi sympa, ni à l’univers tiré des souvenirs de Marguerite Abouet. Pour trouver ce qui chagrine, il faut aller plus loin dans la structure de ce volume, très composite, fait de multiples arcs scénaristiques. Le souci, c’est qu’il manque un vrai fil rouge comme dans les albums précédents. Plutôt que de se concentrer sur un ou quelques personnages, les auteurs multiplient les sillons, ce qui ne nous permet pas de nous attacher à l’histoire, celle d’Innocent exilé à Paris, celle d’Aya, celle du fils Sissoko parti distribuer son argent à la campagne ou encore celle, inédite, de la bande de prédicateurs mi-prêtres, mi-sorciers. Pour la première fois, on n’attend pas la suite comme de gros impatients survoltés.
En deux mots : Demi mou
De Marguerite Abouet & Clément Oubrerie, chez Gallimard-Bayou – 107 pages – 16,50 €