L’édition 2009 du Salon du Livre aura été riche en annonces du côté de la bande dessinée numérique, là où Angoulême était resté muet. Il faut dire que les éditeurs BD n’ont pas pris les devants, laissant le champ libre aux concepteurs d’outils de lecture et autres éditeurs spécialisés en eBD. C’est le cas de SFR et de son BD Player, en partenariat avec MobiLire, mais aussi Extra Live et son portail Choyooz, en cours d’expérimentation. Car si la présentation de logiciels s’est multipliée, aucun n’est encore en circulation.
Si Choyooz annonce des partenariats avec Foolstrip, Xiao Pan et le groupe Tournon, la plupart des nouveaux diffuseurs de contenu pêchent pas une absence de titres à leurs catalogues, la faute aux éditeurs dont beaucoup ne savent toujours pas sur quel pied danser. Particularité des nouveaux venus : leur compatibilité avec de nombreux modèles de téléphones de marques différentes, là où l’iPhone avait le monopole dans le domaine il y a encore quelques semaines. On peut se demander en revanche l’intérêt d’une telle compatibilité, quand on constate que la lecture de BD numérique n’a d’intérêt que grâce à une navigation intuitive et pratique, que seuls l’iPhone et les tactiles semblent capables d’offrir.
Alors que DigiBidi peaufine ses offres de location de bandes dessinées, le site d’Ave! Comics qui avait créé un petit buzz en annonçant le nouvel épisode de Lucky Luke étoffe son offre – encore très limitée – avant d’ouvrir à son tour son logiciel à d’autres téléphones que l’iPhone. À noter l’apparition de Caramba ! Publishing, un éditeur de contenu tout nouveau, spécialisé dans la conception d’eBD pour iPhone et iPod touch. Forcément, si les éditeurs traditionnels ne déploient pas plus d’efforts à court terme, le nombre de petits éditeurs surfant sur le phénomène se multipliera et sera à l’origine, pourquoi pas, de futurs hits numériques.
Un phénomène qui semblait enthousiasmer Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État chargée de la prospective et du développement de l’économie numérique, dépêchée en urgence pour l’inauguration du Salon du Livre pendant que Christine Albanel défendait sa loi « Création et Internet » à l’Assemblée nationale. Enthousiasme ou bouche-trou, faut voir.