Bisou magazine mérite un poutou

En lisant les premières infos sur Bisou, bimestriel féminin édité par Delcourt, on s’attendait à  un monticule de clichés girly, genre recettes de cupcakes, bons plans gloss sexy et comparatifs d’escarpins choupinous. Vilaine erreur. Derrière une couve qui n’a rien à  envier à  Glamour et autres Grazia, Anaïs Vanel, la rédactrice en chef, joue la carte de l’humour.

Contrairement à  la plupart des féminins, il n’y a presque aucune publicité dans Bisou, fait d’un tiers de bandes dessinées pour deux tiers de rédactionnel. Et quels textes ! Interview débile de Norman causant mousse coiffante, confessions diverses (saviez-vous que Bisou aurait pu s’appeler Caca ?), roman-photo signé Monsieur Poulpe, rubrique sapes moches et drôles, genre combi-pyjama grenouillère et robe arc-en-ciel plus choc que chic… On trouve même un poster du rappeur-vocodeur Booba, et une fiche politique de Kim Jong-un à  découper. Puis il y a les chats. En poster, dans une rubrique psycho barjot et via des planches signées Leslie Plée. Le chat hante Bisou, discret, mais bien là , rien à  voir avec les mignons matous de mamie qui ronronnent dans Femme actuelle.

La couv n'est pas représentative des délires.
La couv n’est pas représentative.

Derrière une couve et une mise en page qui singent les féminins, Bisou s’éloigne du girly et des états d’âme de blogueuses modes, avec un ton presque rock. Attendez de voir le portfolio Game of Thrones sauce urbaine, ou le diabolique horoscope. De quoi pardonner la confusion entre Flash Gordon et Flash tout court dans la rubrique Comic Strip. De quoi passer l’éponge sur le drôle de test One Direction, qui me condamne au mariage avec tous les membres du groupe, excepté Liam.

Bref, Bisou mérite un poutou. Pour le smack baveux, il faudra faire un effort côté BD. Parce qu’à  part celle de Leslie Plée, les prestations de Diglee, Pacco ou Margaux Motin tapent presque toujours dans les histoires couple-sexe comme tant d’autres récits qui pullulent sur trop de blogs BD. Vite consommés, vite oubliés. On rêve d’histoires subversives, comme le faisait l’ancestral Ah ! Nana !

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[alert-note]Bisou n°1, avril-mai 2013, 3,95 €, en kiosque.[/alert-note]