164 numéros, 15 années d’existence, le navire Tchô ! piloté par Zep s’est joyeusement sabordé en février, dans une dernière édition feu d’artifice regroupant 30 fausses couvertures, accompagnées de 30 planches BD, signées Boulet, Gilson, Dab’s, Mandel, Trondheim, Sapin ou encore Neel. Dans le Casemate 56, Zep est revenu sur cet arrêt.
Fleurus, le groupe qui gérait Tchô !, nous a dit fin novembre 2012 que nos résultats n’étaient pas assez satisfaisants et nous a annoncé leur décision d’arrêter. Nous avons proposé une formule trimestrielle, en kiosque, en librairie, dans la lignée des Méga Tchô ! qui marchaient très bien. Nous étions prêts à y mettre toute notre énergie. Ni Fleurus ni Glénat n’ont été intéressés. On ferme.
Les 10 000 abonnés, chiffre pourtant conséquent, n’ont pas suffi à faire perdurer l’aventure qui a souffert des nouvelles habitudes du jeune lectorat.
Tout a changé en 10 ans, explique Zep. Hier, une couverture de Captain Biceps ou Titeuf assurait dans les 40 000 ventes. On savait que d’autres numéros feraient des scores plus bas. Même avec ce jeu de balance, il était possible de prévoir nos résultats sur une année. C’est fini. Aujourd’hui, les ventes ne dépendent plus du sujet de couverture, mais de ce que le lecteur occasionnel va trouver en face. Si rien n’accroche son regard, c’est bon pour le magazine. Mais si d’autres publications titrent sur le nouveau jeu à la mode, l’achat de Tchô ! est reporté au mois suivant. D’où des ventes en dents de scie très importantes sur lesquelles nous n’avons pas de prise.
Tout n’est pourtant pas noir pour la presse mensuelle de prépublication BD, puisque Lanfeust Mag, 162 numéros parus, né à peu près en même temps que Tchô !, compte 12 000 ventes en moyenne, avec des pics à 30 000. Contrairement à Tchô !, les couvertures influent peu sur ses ventes, grâce à un lectorat stable depuis plus de 10 ans.
Visuel de couverture de l’ultime Tchô ! é Zep.
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Ce qu’en pense Troubadour :
Rhaaaaaaaaa… mais pourquoooooaaaa… euh. TCHà” ! était exactement ce à quoi devait ressembler un magazine pour gosses – nouvelle génération. Et, maintenant, on fait quoi pour nos petits (quand ils sont privés de DS) et pour leur papa qui leur piquait le magazine au bout d’une semaine soit-disant pour « travailler » ? Je ne me fais aucune inquiétude pour les auteurs de Tchô ! vu le level de malade qu’il y avait dedans, ils trouveront ou ont déjà trouvé du travail, mais après avoir vu LUCHA LIBREÂ mordre la poussière (avec la même bande de USUAL SUSPECTS), on peut se demander ce qu’il va se passer. En tout cas, on sait que dans 10 ans, on parlera encore de cette génération Tchô ! Quoi… j’ai rien trouvé à dire de méchant… mais parce que y a rien à dire de méchant, ça déchirait et puis c’est tout.[/alert-note]
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