LE ROI DE LA SAVANE
Après Les Villes d’un jour, il faut reconnaitre que les bandes dessinées actuelles autour du cirque sont incroyablement réussies. Avec son look vintage, Le Roi de la savane semble être passé dans une machine à laver avant d’atterrir en librairie. On y découvre le récit du lion César – star du cirque Astropof –, de ses débuts chaotiques jusqu’à son triomphe. Tout au long de l’album, on s’interroge sur la manière dont ce félin plutôt frêle est devenu l’attraction phare du cirque. Un vrai régal.
En deux mots : le lion est mort ce soir
De Daniel Blancou, aux éditions Delcourt – 128 pages – 11,50 €
CONTES DU JAPON D’AUTREFOIS
Avec son label Sensei, les éditions Kana ont l’art et la manière de savoir exhumer des œuvres incontournables du manga. Après Lady Snowblood, c’est au tour des Contes du Japon d’autrefois de Kazuichi Hanara de se voir traduit en français. Avec son dessin old school, l’auteur livre des scénettes rurales matinées de fantastique, fortes et touchantes. À l’image des romans paysans, ce créateur met en scène une campagne nippone peu connue avec un talent simple mêlant brutalité et onirisme. Au fil des 11 contes qui composent ce recueil, les émotions se succèdent pour une lecture qui fleure bon le printemps.
En deux mots : rural fantastique
D’ Hanawa Kazuichi aux éditions Kana – 250 pages – 12,50 €
LES MAàŽTRES DE L’ÉVASION
Contrairement au titre et à sa couverture, l’album Les Maîtres de l’évasion n’a rien d’un énième comics de super héros. Tout le contraire. On y suit le parcours éditorial de 3 jeunes qui, après avoir mis la main sur la licence d’un super héros des années 60, décident de publier les nouvelles aventures de cet artiste de l’évasion. Des extraits du comics sont à découvrir au sein même de l’album qui mêle coulisses de l’édition, amour, mais aussi action, avec les tentatives de rachats répétées du personnage par une holding. Réaliste et particulièrement bien mené, le one shot tient en haleine le lecteur jusqu’à la fin !
En deux mots : mélange des genres
De Vaughan, Alexander & Rolston, aux éditions Delcourt – 160 pages – 15 €
R97 : LES HOMMES À TERRE
Qui d’autre que Christian Cailleaux, dessinateur émérite et passionné de voyage, pouvait le mieux illustrer le tour du monde du jeune marin Bernard Giradeau, embarqué sur le porte-hélicoptère Jeanne d’Arc ? Toujours aussi délicates et justes, les cases composées par l’illustrateur offrent à ce récit initiatique une saveur toute particulière. Issue et arrangée du recueil de nouvelles Les hommes à terre du comédien, le titre se révèle hautement recommandable et s’inscrit parmi les récits maritimes de références.
En deux mots : mon tour du monde
De Cailleaux et Giraudeau, aux éditions Casterman – 117 pages – 18 €
APRàˆS LA NUIT (N&B)
Sorti en avant-première dans une édition noir & blanc, Après la nuit marque de prime abord par la beauté des planches de Richard Guérineau, semble-t-il plus en forme que sur les derniers Chant des Stryges. Si l’histoire ne bouleverse pas le genre du western – un duel en bonne et due forme venant clore cette aventure dédiée à cette fin –, Henri Meunier livre un récit solide, impeccablement mis en scène, sur un rythme lent et posé, propice à l’immersion dans ce little town typique. Bien sous tout rapport !
En deux mots : le bon et le couillon
De Meunier & Guérineau, aux éditions Delcourt – 64 pages – 20 €
WORLD OF WARCRAFT T1
Série personnelle, spin-off de Kookaburra, adaptation de Lanfeust en manga : Ludo Lullabi est un véritable couteau suisse pour le compte des éditions Soleil. Accompagné au scénario du vétéran américain Walter Simonson, le dessinateur ajoute une nouvelle lame à son attirail avec l’adaptation en BD du jeu vidéo World of Warcraft. Conçu comme un comics et publié aux USA par DC, ce premier tome offre une plongée graphiquement réussie dans cet univers d’heroïc fantasy. Sans révolutionner le genre, le titre contentera les joueurs de WOW et amusera les friands de bastons.
En deux mots : lame aiguisée
De Simonson & Lullabi aux éditions Soleil – 54 pages – 12,90 €
CELLE QUE JE NE SUIS PAS T1
Après son remarqué Immeuble d’en face sortit chez la Boîte à bulles, Vanyda récidive dans le récit intimiste en noir & blanc avec Celle que je ne suis pas. Publié chez Dargaud, cette œuvre prévue en trilogie propose de suivre les tourments et l’évolution de Valentine, une jeune fille de son temps en classe de troisième. Proche des mangas shojo tant dans le trait que dans le fond, la dessinatrice offre un album maîtrisé et sensible. Si la période dépeinte ravira les nostalgiques des années collèges, les autres risquent toutefois de s’ennuyer face à ses tourments estudiantins.
En deux mots : années collèges
De Vanyda aux éditions Dargaud – 192 pages – 14 €
DANS MON OPEN SPACE
Après avoir fait mouche dans des aventures caustiques sur le monde de la BD, James s’essaye à la vie en entreprise avec Dans mon open space à paraître au sein de la collection Poisson Pilote. Sorte de Caméra café à l’échelle d’une grande entreprise de vente, l’auteur réalise des gags en une planche liés par un fil rouge incarné par un stagiaire débutant. Malgré un agréable sentiment de progression dans le récit, les blagues font rarement mouche… À trop s’attendre à des chutes du niveau des Aventures de James et de la tête X, on est vite déçu.
En deux mots : The Office café
De James, aux éditions Dargaud – 48 pages – 10 € (16 mai)