Des lectures en juin (2)

PAULINE ET LES LOUPS-GAROUS

Aux allures de road trip, cette aventure scénarisée par Appollo rappelle les bons vieux films de série Z, teintés de fantastique. Pauline et son copain fuient la ville et espèrent gagner assez d’argent au cours de leur périple pour s’installer au Canada. Entre temps, ils font la rencontre d’une bande de motards louches. Peut-être des loups-garous… Avec des effets de trames sur les dessins très rétro de Stéphane Oiry, ce one-shot rock’n roll ultra référencé est un bijou.
En deux mots : le roi des loups.
De Oiry & Appollo, aux éditions Futuropolis – 72 pages – 15 €

DOMENECH

Habitué aux dessins de presse, Faro s’offre pour l’Euro de foot un passage à  la bande dessinée pour narrer les aventures de Raymond Domenech. Si cette compétition c’est finie bien plus vite que prévue pour l’entraineur aux sourcils broussailleux, le dessinateur c’est amusé à  imaginer la vie – un brin fantasmée – de Domenech, de sa prise de fonction jusqu’à  l’orée de ce tournoi. Mettant également en scène sa compagne Estelle Denis et différents protagonistes de l’univers du ballon rond, Faro signe une bande dessinée rafraichissante, où seul le dessin un peu trop jeté de l’auteur peut être à  regretter.
En deux mots : France – Italie.
De Faraut, aux éditions Carabas – 56 pages – 13 €

LE CHANT DES SABRES

Époustouflant avec ses paysages grandioses et ses thématiques colorées où le rouge domine lors des batailles, Le Chant des Sabres offre un vrai souffle épique sous la palette graphique de Tentacle Eye. Le scénario développé par Ozanam dans une Chine médiévale est propice à  cette débauche visuelle, un vieux mandarin capricieux devant faire face à  une révolte populaire. Une petite bombe.
En deux mots : le sang des sabres.
De Tentacle Eye & Ozanam, aux éditions KSTR (Casterman) – 124 pages – 13,75 €

LA TOUR SOMBRE T2

Avec ses 400 000 lecteurs aux États-Unis et le nom de Stephen King sur sa couverture, le récit La Tour sombre affiche des arguments de poids. Prenant place dans l’univers d’un des mastodontes de la littérature fantastique et supervisé par celui-ci, cette bande dessinée publiée par le jeune label Fusion Comics propose de retrouver des personnages connus des fans sous les dessins efficaces de Jae Lee et Richard Isanove. Dans une ambiance mêlant western et onirisme, la sauce prend pour les connaisseurs de King habitués à  ses tournures de phrases et expressions propres ; les autres risquent par contre d’être rapidement perdus.
En deux mots : sombre shining.
De David, Lee & Isanove, aux éditions Fusion (Soleil & Panini) – 80 pages – 15 €

LA CELLULE

Visuellement, cet album dessiné par Guillaume Long surprend sans arrêt. Découpages originaux et variations graphiques illustrent chaque période importante du scénario de Fabienne Costes. Des moments clefs sont en nombre dans ce one-shot sentimental, mêlé à  des expériences scientifiques révolutionnaires. La proposition scénaristique, qu’on ne peut pas divulguer sans mettre à  plat le suspens, est intéressante, mais on regrette le temps qu’elle met à  se mettre en place, donnant le sentiment de lire une introduction pendant plus de la moitié de l’ouvrage.
En deux mots : maladie d’amour.
De Long & Costes, aux éditions KSTR (Casterman) – 117 pages – 12,75 €

LE PETIT MONDE T2


Armé de ses feutres, Toru Terada continue de livrer des planches d’une beauté incroyable sur le scénario original de Jean David Morvan. Sous couvert d’une ville coupée en deux avec les riches d’un côté et toute la misère sociale de l’autre, en proie aux gangs et à  la drogue, Morvan réinvente l’histoire de Peter Pan. Un peu comme dans Matrix 2, une très longue scène de baston impressionne, mais coupe l’avancement du scénario de façon significative. C’est super chouette, mais un poil frustrant.
En deux mots : petit monde reloaded.
De Terada & Morvan, aux éditions Dargaud – 80 pages – 12,50 €

CAPUCIN T3

Avec son troisième tome baptisé L’Inconséquent, Florence Dupré la Tour boucle avec panache Capucin, sa saga médiévalo-fun. À la fois déjantée et maligne, la première œuvre au long cours de la jeune dessinatrice a su trouver un écrin de choix dans la collection Bayou de Gallimard avec son petit format et sa forte pagination. Au bout de l’aventure, l’auteure joue avec ses personnages dans une fresque à  la fois épique et roublarde. Elle-même jumelle, la dessinatrice insuffle dans son récit une vraie réflexion sur l’existence d’un double et la gémellité et livre un titre sympathique en diable.
En deux mots : double face.
De Florence Dupré La Tour, aux éditions Gallimard (Bayou) – 90 pages – 16 €

HARDING WAS HERE T1

Avec son côté ludique évident, la nouvelle série du créateur de Kid Paddle s’intéresse à  l’histoire d’œuvres peintes célèbres, en y ajoutant beaucoup de fun grâce au personnage d’Harding. Sorte de dandy voyageur spatio-temporel, le héros s’invite dans la réalisation des peintures de maîtres et laisse la trace de son voyage dans des détails « trop moderne », qui n’ont pourtant rien de fictif. Génial sur le papier, le concept fait moins mouche en pratique, avec des récits pas toujours hilarants.
En deux mots : palette futuriste.
De Adam & Midam, aux éditions Quadrants (Soleil) – 48 pages – 9,90 €

Précédents albums.

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