Des lectures en mai (1)

THE AUTOBIOGRAPHY OF ME TOO FREE

Le king de l’humour, le dieu de la franche rigolade, le prince de la vanne Guillaume Bouzard, revient avec son Autobiography of me too, album sous titré Free pour libre. Libre, l’auteur l’est au fin fond de ses Deux-Sèvres où il décide de monter une assos pour promouvoir toute forme de musique en milieu rural mais surtout pour boire un coup chez Jacquot avec les potes en écoutant des 33T de punk-rock. Encore une fois, Bouzard nous ravis avec une autobio à  peine fantasmée et bien con comme il le faut.
En deux mots : Motà¶rhead, bières et jardinage
De Guillaume Bouzard, aux Requins Marteaux – 72 pages – 16 €

SARAH T1

S’il n’y a rien à  redire question dessin et ambiance – Sarah est une merveille pour poser les situations et intriguer le lecteur -, le récit pêche drôlement par des dialogues souvent téléphonés et des situations pas très crédibles, comme lorsque Sarah décide d’explorer toute seule un tunnel sordide où tout indique qu’il débouche sur un truc très glauque. Mais ajoutez à  ça une population peu loquace et un shérif absolument antipathique : voilà  un terrain de jeu particulièrement fun pour les tomes à  venir !
En deux mots : The Sarah chronicles
De Bec et Raffaele, aux éditions Dupuis – 48 pages – 13 €

HOKUTO NO KEN

Après avoir traumatisé des générations de parents, Ken est de retour en manga dans une nouvelle édition conduite par Asuka. Le monde est post-apocalyptique, la loi du plus fort est d’usage et, ça tombe bien, Ken est un maître des arts martiaux, qui déchire n’importe quel bandit en deux ou trois coups de point. Dans ce premier épisode, il part à  la recherche de sa douce, enlevée par le puissant King. L’occasion, au passage, de venir en aide aux démunis, le long des routes truffées de tueurs sadiques. Hardcore et jubilatoire.
En deux mots : déluge de claques
De Tetsuo Hara et Buronson, aux éditions Asuka – 224 pages – 7 €

LA VIE DES GOSSES

Comme les enfants du monde entier, les gosses de Corée du Sud s’amusent avec la neige et les surfaces glacées, piquent des livres illustrés, s’inventent une vie de super-héros… tout ça dans un contexte particulier, avec la présence des troupes américaines à  la frontière et sous un flot ininterrompu de propagande, qu’elle vienne du Nord ou du Sud. Les nombreuses histoires courtes – la plupart en couleur – se distinguent par un trait charbonneux et des pleines pages de superbes paysages. À découvrir.
En deux mots : enfance coréenne
De King Hong-mo, aux éditions Kana – 139 pages – 15 €

BRANCACCIO

Dans trois histoires courtes liées entre elles, Stassi et Di Gregorio racontent la vie à  Brancaccio, un quartier de Palerme gangréné par la mafia. À travers la vie de Nino, un enfant du coin, les auteurs montrent dans quelle mesure la Cosa Nostra tient le quartier, des commerces aux hôpitaux. À mi-chemin entre le documentaire et la fiction, Brancaccio est complété par de nombreuses annexes explicatives et de lettres de témoignages. Enrichissant, mais vraiment pas joyeux.
En deux mots : Partie de racket
Di Gregorio et Stassi, aux éditions Casterman – 94 pages – 13 €

CHARLIE HEBDO : C’EST LA FAUTE DE LA SOCIETE

Les faits divers, rien de mieux pour nourrir l’imagination déjà  débridée des auteurs de la bande à  Charlie Hebdo ! Dans cet album compilation, plus de 70 dessins viennent illustrer des coupures de journaux autour de thèmes souvent sordides qui révèlent une dimension drôle une fois entre les mains des auteurs de Charlie. à‡a reste de l’humour noir, souvent corrosif, à  l’image de la jeune femme décédée des suites d’une opération des dents, représentée ici avec des implants mammaires greffés dans la bouche ! Les fans de Tignous, Luz, Jul, Charb ou encore Cabu se régaleront !
En deux mots : chiens écrasés
Collectif, aux éditions 12 bis – 72 pages – 12 €

PLACEBO MAN

Le dessin a beau être magistral, ce recueil de petites histoires par l’auteur israélien Tomer Hanuka est aussi tordu que sibyllin. Paru initialement dans les pages du fanzine crée par le dessinateur et son frère, les neuf récits portés par des thèmes forts comme l’identité ou la destinée ne semblent pourtant avoir aucun sens. Et ce n’est pas faute d’aimer les récits exigeants et alambiqués ! À vouloir être trop onirique et abstrait, l’auteur finit par nous larguer.
En deux mots : le dormeur doit se reveiller
De Tomer Hanuka, aux éditions Actes Sud BD – 108 pages – 18 €

GUERRES CIVILES T2

Faire évoluer des auteurs BD en pleine guerre civile était une grande idée. Sauf que là , la survie en milieu hostile fait place à  la parodie. Jean David Morvan rencontre un collectionneur BD débile affublé de dents pourries et d’un physique ingrat, qui a la chouette idée de lui faire signer sa collection de Sillage. Et quand le gribouillis n’est pas à  la hauteur de son attente, il s’énerve, finit par brandir son arme et exige que la copine du scénariste se livre à  une gâterie en public. What the fuck ?!
En deux mots :
le collectionneur
De Morvan, Ricard & Gaultier, aux éditions Futuropolis – 96 pages – 18 €

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