Des lectures en septembre (1)

LE BANYAN ROUGE

Première grosse surprise de la rentrée, cette aventure exotique de l’espagnol Carlos Vermut prend place au sein du très bon label Discover de Paquet. Avec un style graphique qui n’est pas sans rappeler celui de Genndy Tartakovsky sur le dessin animé Samurai Jack, l’auteur propose un conte tribal où chaque lieu visité bénéficie d’une gamme de couleur propre. Derrière une aventure remplie de turbans, de cimeterres, de masques et de dorure, Carlos Vermut nous régale tant sur le plan visuel que narratif.
En deux mots : Kailash au pays des merveilles
De Carlos Vermut aux éditions Paquet – 68 pages – 16,50 €

AMERICAN BORN CHINESE

Mis à  part les odeurs d’encre très fortes qui se dégagent de ce livre petit format, American Born Chinese mérite ses nombreux prix décrochés aux USA grâce à  l’ingéniosité de ses 3 récits qui finissent en un seul ! Réalisé avec une mise en page originale où chaque planches laisse place à  deux épais bandeaux blancs en haut et en bas, les chapitres évoquent le thème de l’intégration, de ses formes les plus brutes aux métaphores plus subtiles. Soit un cheminement loin des effets de styles vains et alambiqués qui fait de cette bande dessinée américaine une œuvre enrichissante à  plusieurs niveaux de lecture.
En deux mots : voyage en occident
De Gene Luen Yang aux éditions Dargaud – 240 pages – 18 €

L’ETOILE DU SOLDAT

Journaliste et documentariste, Christophe de Ponfilly est une des références incontournables au sujet de l’Afghanistan. Décédé en 2006, l’homme venait de terminer son premier film de fiction nommé L’étoile du soldat, narrant l‘histoire vraie de Nikolaï, un soldat russe rockeur capturé par les opposants du régime. Aujourd’hui, c’est avec les élégants dessins de René Follet que le destin de ce jeune homme et la vie des résistants afghans trouvent un nouvel écho dans un bel album publié aux éditions Casterman.
En deux mots : à  ton étoile
De Ponfilly et Follet aux éditions Casterman – 64 pages – 14 €

SECRETS : L’ECORCHE T2

Avec l’Écorché, Franck Giroud boucle une nouvelle histoire dans sa saga des secrets de famille chez Dupuis. Accompagné au scénario par Florent Germaine, l’auteur du Décalogue livre un récit solide pour servir au mieux le dessin tout en charme de Ruben Pellejero dans le Paris du début du siècle dernier. Mettant en scène un peintre talentueux dont la difformité du visage le rend muet, ce diptyque se lit avec un vrai plaisir.
En deux mots : belle toile
De Giroud, Pellejero et Germaine aux éditions Dupuis – 64 pages – 13,50 €

LA VERITABLE HISTOIRE DE FUTUROPOLIS

Réservé aux nostalgiques ou aux amateurs d’histoire de la bande dessinée, le nouveau livre de Florence Cestac évoque avec humour et dérision la vie de la librairie Futuropolis, puis de la maison d’édition éponyme. Ponctuée par de nombreuses anecdotes savoureuses (comme l’envoi d’une crotte de chien en guise de service de presse à  un journaliste qui systématiquement disait du mal de la production) cette « véritable » histoire prend fin sur le rachat de la marque et du fond par les éditions Gallimard, sans toucher mot du « futuro nouveau ».
En deux mots : retour vers le futur
De Florence Cestac aux éditions Dargaud – 100 pages – 18 €

LE PAVILLON DE L’AILE OUEST

Adapté d’un grand classique du théâtre chinois écrit par Wang Shifu, Le Pavillon de l’Aile Ouest est une histoire d’amour qui bénéficie d’un traitement graphique élégant, magnifiquement mis en couleur malgré des effets parfois trop chargés. L’histoire qui reprend la trame de la pièce se révèle inégale, oscillant entre scènes hypertrophiées et d’autres vite expédiées, à  l’image de la conclusion bouclée en une petite page. A noter la présence d’un généreux cahier d’illustrations.
En deux mots : love story
De Guo Guo et Sun Jiayu aux éditions Xiao Pan – 114 pages – 12,50 €

CITE 14 T4-T5

Bien que son format soit idéal pour lire a la plage, il n’y a pas eu de Cité 14 cet été, à  croire que Paquet avait prévu ce temps pourri. Double ration pour cette fin de mois d’août avec l’apparition de nouveaux personnages qui font passer Michel et Hector au second plan. Nous découvrons Tigerman un super héros masqué tout ce qu’il y a de plus rétro et Crapal le crapaud qui cache bien son jeu. L’histoire est toujours prenante et les nouveaux protagonistes redistribuent les cartes en promettant des moments savoureux. Les pièces du puzzle continuent de s’imbriquer pour tendre un peu plus le fil rouge de l’aventure.
En deux mots : le rétro c’est rigolo
De Gabus et Reutimann aux éditions Paquet – 48 pages – 2 €

HAUTE SECURITE

Depuis sa première série Comptine d’Halloween, le scénariste Joël Callède s’est fait une spécialité des histoires made in usa, reprenant à  son compte les décors, coutumes et codes du cinéma américain. Dessiné par Gihef, Haute Sécurité situe son action au sein d’une prison au fin fond de l’Oregon. Lorgnant sur le film les Évadés ou la série Prison Break, le tout n’atteint pas le niveau de ses référents et donne plutôt le sentiment d’être en face d’un vieux Derrick.
En deux mots : série allemande
De Callède et Gihef aux éditions Dupuis – 46 pages – 10 €

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