Gordo gratuit sur le web : dernier recours de l’auteur

… Ou comment Fred Boot, dessinateur, avec l’accord de son scénariste Fabrice Colin, publie gratuitement son livre sur le web pour en assurer la promotion. Gordo, un singe contre l’Amérique est un one shot de 62 pages paru en juin 2008 chez L’Atalante, dans leur collection BD Flambant 9. Après presque deux ans d’exploitation, le titre n’a pas rencontré son public. Pour relancer l’intérêt autour de Gordo, Fred Boot a choisi de publier quotidiennement et pour pas un clou l’album au format webcomics !

« Aujourd’hui, le livre dort dans des cartons, explique Fred Boot sur le site de Gordo. Après avoir sollicité plusieurs fois mon éditeur pour le publier intelligemment sur le web, c’est-à -dire offrir un maximum de visibilité au contenu pour revaloriser l’ouvrage lui-même, mes appels sont restés sans réponses. Fabrice Colin ne voyant aucun problème à  ce que Gordo paraisse en ligne gratuitement, j’ai décidé de prendre les devants et de ne pas laisser se commettre un gâchis en laissant l’album pourrir. »

Sans l’accord de son éditeur, le dessinateur qui vit à  Hong-Kong a choisi de prendre en main la promotion de son livre, comme sont contraints de le faire de plus en plus d’auteurs, parfois peu soutenus par des éditeurs étouffés par leur nombre de sorties. Cela sera-t-il suffisant pour générer un regain d’intérêt ? En tout cas, Gordo au format numérique offre une plus-value avec une bande-son à  écouter gratos, en cliquant sur des vidéos YouTube. En parallèle, Fred Boot travaille toujours sur The Shakers, une série de webcomics audacieuse qui mélange BD, animations, illustrations et textes. Un super feuilleton, gratuit lui aussi !


Les images sont é Fred Boot, Fabrice Colin, L’Atalante.

  1. Bonsoir monsieur FredBoot!
    Nopus avons eu des échanges parfois animés sur actuaBD par le passé, je vous souhaite toutefois bonne chance dans vos entreprises. Cordialement

  2. Bonjour à  tous, merci de l’accueil que vous faîtes à  cette bédé et à  la décision que j’ai prise. Les chances de redonner un peu de souffle au livre lui-même sont faibles bien entendu, mais sincèrement je ne pourrai le dire qu’à  la fin de la publication (début juillet si j’ai bien compté).

    Depuis le début de la publication en ligne, le site reçoit de 150 à¡ 200 visiteurs quotidiennement. Cela peut paraître faible mais au regard du contexte, des moyens, de la date de démarrage et du contenu ce n’est pas si mal. 150 à  200 personnes qui découvrent, lisent ou parcourent cette oeuvre quotidiennement et qui ne sont pas exactement les mêmes chaque jour, aucune librairie ni bibliothèque ne pouvait offrir cela depuis, allez, septembre 2008 à  vue de nez. Je pense que c’est la faute de personne et je n’ai rien contre 4000 sorties BD par an (La sortie de « Gordo » a été permise par cette euphorie éditoriale après tout). Cela doit cependant pousser tous les acteurs de l’éditions tradi à  trouver le maximum de solutions pour exposer les oeuvres. Ce que je fais à  mon petit niveau est une possibilité parmi plein d’autres, chaque projet à  certainement une solution différente.

    Bonne lecture !

    Fred

  3. conan, toi qui sait tout, t’as les chiffres du loto aussi…
    tu fais la météo aussi ?

    la seule certitude en BD c’est que l’on ne sait rien.

    sinon penelope bagieu ne serait pas un espoir de « la nouvelle génération d’auteureuh issue de la nouvelle vague des blogs BD affranchis des lois de la narration imposé par des années de discipline et de rigueur dans la production et la promotion de l’art séquentiel « …

  4. « internet va-t-il changer tout cela, est-ce qu’un album invisible peut avoir une seconde vie ? »

    Non.

    Enfin, depuis le temps, ça se saurait.

    (l’album est bon soit dit en passant, et l’auteur bien cool).

  5. Moi qui étais passé à  côté de l’album (pourtant, j’en achète des caisses), je vais me l’acheter !
    Je trouve ça rudement bien, et les graphismes, et internet.

  6. les libraires sont noyés dans un tsunami de bouquins pourris qui ne se vendent pas, et ils font de plus en plus leur pucelle.
    le public est le seul passe à  la caisse. et on ne peut pas toujours leur faire acheter n’importe quoi. le budget n’est pas illimité et les habitudes ont la vie dure.

    internet va-t-il changer tout cela, est-ce qu’un album invisible peut avoir une seconde vie ? let’s hope so. ça paye pas le loyer mais au moins le travail est apprécié.

  7. Le problème pour ce genre d’ouvrage c’est que les éditeurs ne communiquent pas assez. Pour les gros tirages vous avez des posters de 1 mètre sur 2 et pour tout ce qui ne va pas attirer les foules, il n’y a quasiment rien. Et la normalement, c’est le libraire qui doit faire la différence et mettre en avant la petite perle qui va passer inaperçue. Le problème c’est que les bons libraires ils commencent à  se faire rare.

    Et je n’aborde pas le problème des lecteurs qui n’ont aucune curiosité …

  8. ou alors FRED sera remarqué et pour un jour faire parti de « LES AUTRES GENS 2 » avec les dessinateurs cools.

    la promotion du travail est une partie importante du travail.

    et laissez dormir un album, parce que l’éditeur n’a pas su ou pu le vendre est con. le travail est fait autant le montrer… cela peut générer de l’intérêt pour ces futurs projets.
    il est visiblement passionné, il y en aura d’autres… c’est certain.

  9. Je pense pas que ça mette du beurre. Mais ça peut éventuellement offrir un éclairage médiatique sur le bouquin si tout le monde en parle un peu.
    Les lecteurs qui iront lire les extraits, si ça leur plaît, passeront sans doute récupérer l’ouvrage en librairie.

  10. Publier gratuitement c’est sympa mais est-ce que ça met du beurre dans les épinards? La visite d’un site et la pub dudit site peut-elle permettre à  un auteur de survivre?
    Personnellement je suis passé à  côté de cet ouvrage, et ma libraire également car je ne me souviens pas du tout de l’avoir vu en boutique.

  11. « de prendre en main la promotion de son livre, comme sont contraints de le faire de plus en plus d’auteurs, parfois peu soutenus par des éditeurs étouffés par leur nombre de sorties. »

    triste mais véridique…

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