Célèbre pour sa série de bande dessinée et pour son long-métrage animé Persepolis, la française d’origine iranienne Marjane Satrapi a pris position le 16 juin dernier sur la situation politique iranienne, suite à la réélection très confortable de l’hilare ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
Invitée par Daniel Cohn Bendit, coprésident du groupe Verts au parlement européen, l’artiste déclarait aux côtés du cinéaste Mohsen Makhmalbaf : « Ce qui s’est passé en Iran n’est même pas une fraude, c’est un coup d’Etat. […] Reconnaître la légitimité de M. Ahmadinejad signifierait ne pas reconnaître la légitimité du peuple iranien. Nous avons besoin que vous souteniez le mouvement démocratique du peuple iranien qui veut vivre en paix, être capable de rêver et de définir sa place comme une grande nation au sein de la communauté internationale »
En marge de sa prise de parole devant les députés, Marjane Satrapi ajoutait : « Après la sortie de Persepolis, j’avais dis que plus jamais je ne me m’occuperais de la politique, mais je ne peux pas voir des gens dans la rue se faire tabasser et me taire. » Alors que la presse rencontre de grandes difficultés à rendre compte des manifestations à Téhéran et que Twitter triomphe en tant que vecteur d’information, Satrapi s’impose en France comme une figure incontournable sur la politique iranienne, 9 ans après avoir dessiné le premier tome de sa série autobiographique.