Jolies Ténèbres, la belle surprise de mars

Les aventures de petits personnages hauts en couleurs dans le cadavre d’une fillette ? Voilà  un concept bien barré. Et c’est là -dessus que les Kerascoët ont travaillé, en compagnie du scénariste Fabien Vehlmann, tous trois habitués à  des récits moins fantasques. Avec Jolies Ténèbres, un one shot à  paraître le 6 mars chez Dupuis, ils proposent un conte en tout point hallucinant.

Graphiquement d’abord, l’ultraréalisme du corps de la petite fille humaine qui se décompose peu à  peu au fil des saisons, tranche fort avec le look cartoon de la petite bande de lilliputiens déjantés, auxquels il va arriver tout un tas de misères jusqu’à  la fin. Si avant d’avoir eu le livre en main on imaginait une sorte de variation autour du thème d’Alice au pays des merveilles, on pense finalement aux Animaux du bois de Quat’sous sous acide. Jubilatoire.

Cruel, sans morale, le récit enchaîne les scènes morbides, sans concession et n’a rien d’un conte gentil pour les enfants. Sauf si on veut traumatiser quelques têtes blondes ! Résolument adulte, l’histoire est avare en information, ce qui ajoute un voile de mystère autour de l’origine du peuple miniature, de la cause du décès de la petite fille, du fait que personne ne semble la rechercher dans ce bois particulièrement inhospitalier. Difficilement qualifiable, ce titre est une vraie curiosité, pleine de couleurs, de dessins mignons et de gentilles frimousses qui se promènent entre larves et chairs putréfiées. Un incontournable de ce début d’année à  ne déconseiller qu’aux âmes sensibles !



Les images sont é Dupuis, Kerascoët, Vehlmann.


Une expo/vente de nombreux originaux a lieu jusqu’au 11 mars à  la Galerie du 9ème art.