La Carte des jours : hypnotique one shot

Oubliez les théories scientifiques les plus pointues ! Dans La Carte des jours, le système solaire a été créé par neuf frères et sœurs qui se sont forgé des cocons, devenus les planètes que l’on connaît. L’un d’eux a été plus entreprenant que sa fratrie, en faisant de la Terre un havre végétal et animal. Problème, en tombant amoureux de la lumière du Soleil, il rapprocha chaque jour un peu plus la Terre de l’étoile…

Cet avis révèle une partie de l’intrigue du volume.

Matérialisé sous forme d’un monumental visage, le regard tourné vers les cieux, le créateur a été dupé par un petit groupe d’humains, qui ont conçu autour de lui une imposante structure, l’empêchant de  lorgner le Soleil. Richard, petit-fils de l’homme entretenant l’imposante machinerie, va découvrir le secret du grand-père, s’aventurer près du visage de la Terre, quitte à  mettre en péril le subterfuge entretenu depuis des temps immémoriaux.

À la façon d’une fable, cette histoire complète réalisée par l’artiste anglais Robert Hunter marque par son pouvoir hypnotique, entretenu par des planches très verticales, aux compositions très travaillées et souvent symétriques. Cette précision de la mise en case fait écho avec les nombreux rouages des horloges du grand-père, tout en étant contrastée par l’exubérance de nombreux végétaux, qu’ils soient naturels ou factices. Très cohérent, l’ensemble fait fi des phylactères au profit d’une généreuse voix off, qui s’exprime essentiellement dans des cases dédiées, et plus exceptionnellement au bas des illustrations. Une expérience de lecture originale et très accessible.

La Carte des jours, Robert Hunter, Nobrow, 16,50 euros, 13 octobre 2013.

Illustrations é Nobrow, Hunter.