Oubliez les héros du Nom de la Rose ou autre Cadfael. Après avoir fait fureur dans les enquêtes cérébrales, les moines d’aujourd’hui bandent leurs muscles et soulèvent leurs soutanes pour décocher high kicks et autres bourre-pifs de haute volée. Figure iconique du genre, Lasko se révèle le messie de cette nouvelle génération.
Ex-agent des forces d’élite de l’armée allemande, le jeune éphèbe blond Lasko est pressenti pour devenir le successeur du chef d’un ordre monastique. Soldat traumatisé par la guerre, seuls l’abstinence et le recueil monacal ont su l’apaiser face à ses tourments intérieurs.
Devenu serviteur de Dieu, l’homme s’autorise toutefois, la nuit tombée, quelques entraînements, le corps enduit d’huile fine, enchainant les prises battant l’air : le décor est posé et l’excuse scénaristique pour le film d’action validée.
Sous-titré le train de la mort, le long métrage ne s’arrête pas en si bon chemin dans le portnawak revendiqué. Accompagné d’amis religieux improbables – une sorte de frère Tuck gentil et un chef moine ressemblant à un avocat retraité – Lasko prend le train pour Lourdes et se retrouve dans le même wagon qu’une mère de famille sans le sou et son fils leucémique. En pèlerinage, la veuve et l’orphelin sont les éléments dramatiques du récit.
Ceux qui m’aiment prendront le train
Bien vite, une bande de vilains, évidemment déguisés en moines, se révèlent à bord de l’engin et comptent bien se livrer aux pires actes terroristes après avoir volé en deux coups de cuillère à pot d’effroyables virus. Preuve d’un label série Z en puissance, le rôle du chef des méchants est tenu par le même acteur incarnant Imhotep dans les films La Momie. Cette fois-ci, il n’a pas à diriger une bande de zombies en bandelettes, mais une équipe de mercenaires experts en discrétion à en croire la bonne sœur en basket, maquillée comme une voiture volée. Un détail qui n’échappe pas au marmot mourant qui, en avertissant les gentils moines, enclenche la partie la plus intéressante de l’œuvre : les combats.
Des combats de moines à couper le souffle
Si vous avez toujours rêvé de mélanger la messe du dimanche matin sur France 2 et les chorégraphies de Matrix alors Lasko est fait pour vous. Gentils et faux moines se tamponnent tous la tête dans des séquences d’actions improbables où les effets de ralenti sont multipliés. Cerise sur le gâteau, les répliques cultes sont également de la partie, telles le savoureux « Qui es-tu ? » « (silence) Le poing de Dieu ! » pour faire de Lasko une œuvre d’anthologie.
Sans surprise, l’histoire finit bien, les bons triomphent, la morale mielleuse asphyxie, ne manque plus que les regards complices de tous les acteurs pour se dire que oui, Lasko est bien le film d’action monastique que l’on attendait depuis si longtemps.
JK et El Deglingo
Lasko, le train de la mort. (Im Auftrag des Vatikans)
2006. Un film de Kuster Diethard. / Genre : action-religion / Durée : 1h40 / Prix : 15€ de trop