Les auteurs de Vilebrequin confortés par la justice

La bataille qui opposait Obion et Arnaud Le Gouëfflec à  leur éditeur s’est terminée jeudi 13 septembre en première instance, sur une décision de justice qui condamne les éditions Casterman.

Pour ceux du fond qui vivent dans une grotte, l’affaire débute il y a quelques mois, alors que le tirage de leur album Vilebrequin est totalement loupé lors de sa sortie en librairie sous le label KSTR de Casterman. Une grosse boulette d’impression et de mise en page brisait les mécanismes narratifs du livre qui reposaient sur le système de la double page symétrique. Au final, l’efficacité et la fluidité du récit en prenaient un sacré coup, flinguant un parti pris fondamental. Bien qu’un second tirage ait été effectué par l’éditeur à  la fin du mois d’août, la majorité des librairies ne semblent toujours pas avoir mis en place les nouveaux exemplaires, occupés par ailleurs à  defendre de nombreuses nouveautées sous le flot continu des sorties.

A l’issue de ce jugement du tribunal de Rennes, les éditions Casterman sont condamnées à  payer tous les frais de justice et à  verser 4000€ de dommages et intérêts aux auteurs, en conséquence de la violation de leurs droits. Le tribunal a également reconnu la malfaçon et le tort de l’éditeur qui s’estimait souverain concernant la mise en page, en s’appuyant sur un article technique du contrat d’édition. Si un point est mis à  cette affaire, nous ne savons toujours pas s’il sera final, la possibilité d’appel n’étant pas à  exclure. Avec cette décision de justice, les auteurs de Vilbrequin auront réussi à  faire gagner un as de la cambriole dans un procès, un sacré exploit qui -espérons le- incitera de nouveaux lecteurs à  se pencher sur cette oeuvre singulière, au delà  de l’affaire judiciaire.


Les images sont é Casterman – Obion – Le Gouëfflec.