En fin de semaine dernière, plusieurs auteures de l’association féministe Artémisia, qui a récemment remis son prix récompensant le travail de femmes en BD à Tanxxx et Lisa Mandel, ont fait part de leur stupéfaction à propos de la mise en ligne sur le site du festival d’Angoulême de la maison close de Florent Ruppert et Jérôme Mulot.
Si Catherine Beaunez et Chantal Montellier se montrent très critiques devant cette initiative, cette dernière d’expliquer « je trouve cette maison close plutôt obscène et, entre de nombreux autres, le dessin représentant un personnage de Trondheim (et j’imagine dessiné par lui ?) me débecte particulièrement au premier, deuxième, centième degré. Ce dessin représente un type à tête (et cervelle ?) d’oiseau devant la porte du bordel ; il s’adresse à un client du lieu en ces termes: « … Je savais que tu aimais la viande, mais de là à aller aux putes ! » ». D’autres membres de l’association ne sont pas d’accord ce qui aurait provoqué de vifs échanges au sein même d’Artémisia. Dans un second billet, l’association a demandé à des auteures participantes de livrer leur sentiment sur la question. Si certaines n’y vont pas de main morte comme Hélène Bruller « On s’est pas débarrassées du joug des hommes pour tomber sous celui des féministes. », d’autres tentent d’expliquer la démarche artistique et humoristique et surtout la louche de dérision dans tout ça.
Enfin, Johanna, première lauréate de la vénus de Polska, s’essaye à un décryptage psychanalytique bien foutu de cet événement web qui a droit à une exposition physique, en marge de celle consacrée à Dupuy & Berberian, à la Cité Internationale de la bande dessinée et de l’image. On vous en reparlera avec des photos de l’endroit.
En médaillon, Lisa Mandel et Florence Cestac.