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Alors que Mauvaise réputation, l’autobiographie de Mourad Boudjellal, le fondateur des éditions Soleil, est attendue en librairie début mai, le mensuel dBDÂ s’est entretenu avec l’éditeur, aujourd’hui président du Rugby Club Toulonnais.
Si pas mal d’anecdotes sur ses vingt-deux années dans l’édition sont assez glauques – de drames familiaux à des prêts d’argent aux auteurs –, Mourad Boudjellal donne un point de vue sans concession sur le virage manga que n’ont pas sur prendre les éditions Soleil. Un ratage ? Non, le refus d’un chantage :
Les mangas ne sont pas ma culture ! Et je n’ai pas voulu faire comme d’autres éditeurs, à savoir tailler des pipes aux Japonais. À l’époque, j’avais dit deux choses. Soit le manga ne marche pas en France et on se moquera de ceux qui en ont publié, soit cela marchera et les éditeurs japonais finiront par se passer des éditeurs français. Je ne me suis pas beaucoup trompé sur ce dernier point, car aujourd’hui je sais que nos confrères nippons ne leur parlent pas bien du tout. Après, comment peut-on accepter de garder leur sens de lecture et quelque part imposer à nos enfants une approche qui n’est pas la nôtre ? À eux d’accepter nos différences. Ensuite, comment peut-on accepter de publier les quarante tomes d’une série qui ne marche pas dès les premiers tomes sous prétexte qu’il ne faut pas froisser l’auteur ? Mon cul ! C’est surtout l’éditeur qui veut toucher de l’argent et qui se fout de son auteur. Pour preuve, quand on leur a proposé de partager les frais, ils ont refusé. Pour ma part, j’ai toujours refusé de baser mes relations commerciales sur du chantage. Les éditeurs français ont tous baissé leur pantalon et leur ont balisé le terrain.
Un discours sans langue de bois, pourtant entaché d’un drôle d’argument supplémentaire, simpliste autant que cliché : Â “Pour en revenir au manga, je trouve leur représentation de la sexualité est assez malsaine. Leur représentation de la femme vaudrait en France une peine de vingt ans incompressibles. Je n’avais pas envie de prôner cette idéologie.