Là on n’est pas fiers. Alors que Manolosanctis, maison d’édition en ligne qui repose sur la participation des internautes, balbutiait dès fin 2008, ce n’est qu’en lisant Livres Hebdo qu’on a appris l’existence de sa plateforme lancée le 25 mai dernier. à‡a nous apprendra à ne lire plus que le blog de Jean-Marc Morandini.
Fondé par John-Pete, Jaqam le Jouge et Castor^2, Manolosanctis n’a pas de petites ambitions. Le but : publier des ouvrages gratuitement en ligne, les vendre au format cartonné par correspondance à prix sympa tout en rémunérant mieux les auteurs que dans l’édition traditionnelle. Sacré défi, facilité par l’absence d’intermédiaires gourmands comme le diffuseur, le distributeur et le libraire . Si pour le moment la boutique en ligne n’existe pas, on peut découvrir deux albums complets, soit Oklahoma Boy de Thomas Gilbert (49 pages) et Base Neptune de Renart (102 pages). La lecture se fait grâce à un petit viewer intégré plutôt pratique, même s’il nous a fallu quelques instants avant de repérer la fonction zoom, diablement utile.
Concernant les fonctions communautaires, les lecteurs peuvent commenter les publications, créer un album ou participer au collectif Phantasmes, parrainé par Pénélope Bagieu, la queen de la blogosphère BD. Si Manolosanctis s’annonce comme la première maison d’édition communautaire, force est de reconnaître que Foolstrip a déjà exploré la voie de l’édition online, en misant timidement sur la communauté – seul un forum existe pour recueillir l’avis des lecteurs. Une chose est sûre, avec l’émergence de structures d’édition en ligne, de BD à la demande comme DigiBiDi, ou d’édition numérique avec le Bludzee d’Ave!Comics, l’édition BD est d’une vigueur peu commune sur Internet. Reste à (Roger) fédérer suffisamment de lecteurs pour être viable.
Extraits de Base Neptune é Manolosanctis, Renart.