Totalement déjanté, mêlant dessin et photographie, le premier tome de Tokyo fut plutôt mal accueilli dans la presse et sur les forums spécialisés BD. Dans Casemate 63, Joann Sfar revient sur cet accueil glacial : « Je ne comprends pas qu’on me reproche de faire des expériences. Quand j’ai sorti Tokyo à 10 000 exemplaires – alors que la plupart de mes livres le sont à 100 000 –, c’était bien parce que je savais que cet ouvrage était expérimental. »
« On m’est tombé dessus, me disant qu’avec ce genre de bouquin je prenais la place d’autres auteurs. Je n’aurais pas le droit de me taper un délire comme on le fait aux Requins Marteaux ou à L’Association ? Je serais obligé de faire et refaire du Chat du Rabbin et du Petit Vampire ? […] Je terminerai Tokyo, même si personne ne le lit. Je veux aller au bout de l’expérience, coucher mes monstres et mes voix sur le papier. »