Le jour béni entre tous les jours bénis est enfin venu. IL est là .
Non, ce n’est pas la venue de DIEU sur TERRE, ça c’est dans PREACHER, non. SCALPED est ENFIN disponible à tous ceux qui malheureusement ont pris ALLEMAND première langue. Ce qui est arrivé de mieux aux comics depuis la fin de 100 BULLETS chez DC/VERTIGO. SCALPED est à lui seul, la raison principale de lever mon cul pour aller acheter des COMICS le mardi. Parce qu’en ces temps de MEGA CROSS-OVER imbitables, si tu n’achètes pas les 15 séries en même temps non seulement, tu ne piges rien, et en plus on se croirait revenu en 1995 ! Du coup, ça fait du bien de lire un BON POLAR NOIR RÉALISTE.
« AZZARISSO » fut l’entité artistique qui nous a donné 100 BASTOS d’une noirceur absolue. Inséparable, mais jamais aussi bon chacun dans leur coin que quand ils sont ensemble. « AARONGUERA » est notre nouvelle entité artistique addictive. Si 100 BULLETS (alors lecteur, si tu connais pas cette série, tu sors, je ne veux plus de toi, ici… nan je rigole pas, tu vas lire tes XIIIR$ et tu caltes)… donc SI 100 BULLETS puisait sa substantifique moelle dans les MYTHES FONDATEURS du POLAR NOIR, SCALPED va plus loin, enfonçant ses doigts dans la poussière des réserves indiennes où l’on consomme des millions de canettes de bière à l’année et où tout le monde paye sa bouffe avec les bons des allocs de l’État.
On est en plein NATIONAL GEOGRAPHIC, si le documentaire était diffusé sur HBO entre les SOPRANOS et THE WIRE. Alors de quoi ça parle ta pépite, mon gars ? J’y viens. J’y viens.
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L’histoire se passe de nos jours dans la réserve fictive de Prairie Rose (DAKOTA DU SUD).
Dashiell BAD HORSE revient dans la réserve de son enfance, sa mère est une activiste et un ami de la famille, RED CROW, est devenu le CHEF TRIBAL, le CHEF de la POLICE et le BOSS du nouveau CASINO qui va prochainement ouvrir. Bref, c’est la terreur du coin. Y a pas une dose de METH ou un nichon qui se fait serrer sans qu’il touche sa part. Après une méchante baston de bar (à base de NUNCHAKUS dans la GUEULE)Â avec les hommes de main de RED CROW, BAD HORSE se voit offrir un poste de policier dans la réserve. Il est payé pour virer les labos clandestins qui fabriquent de la drogue. Drogue vendue aussi par RED CROW, on peut dire qu’il élimine la concurrence.
Mais on apprend vite que BAD HORSE est un agent du FBI UNDERCOVER dont la mission consiste à FAIRE PLONGER RED CROW ( BY ANY MEAN NECESSARY !!!) pour le meurtre de 2 agent du FBI, 20 ans plus tôt. Un meurtre auquel sa mère a assisté… Inutile de vous dire que le boss de BAD HORSE, l’agent spécial NITZ est une ordure. Le fait qu’il ait les traits de WARREN OATES (APPORTEZ-MOI LA TàŠTE D’ALFREDO GARCIA) n’est pas innocent. ET PERSONNE n’est INNOCENT, ici, ni le petit balayeur qui vend de la drogue pour le compte de flics, ni la fille de RED CROW qui est une junkie et va vite faire ressembler les couilles de BAD HORSE à des sachets de thé… PERSONNE !
La galerie de seconds rôles est impressionnante, mais pas autant que la maîtrise du récit et le sens de la narration innée de JASON AARON. Notez bien ce nom, les amis, dans moins de 3 ou 4 ans, il sera aussi célèbre que ENNIS, ELLIS ou MILLAR. Ses histoires sont d’une noirceur implacable, mais elles ont aussi du coeur, les personnages ne sont pas juste là pour faire avancer le récit, ils les aiment et nous concoctent (dés que GUERA a besoin de temps pour finir ces pages) des épisodes sur ses personnages secondaires. ET ce sont de petits bijoux.
JASON AARON aime dire à tout le monde que son cousin est GUSTAV HASFORD, l’écrivain, auteur de THE SHORT-TIMERS qui est devenu au cinéma FULL METAL JACKET. Comme il n’a pas peur de la comparaison, son premier projet chez VERTIGO sera THE OTHER SIDE (PANINI, tu me sors ça immédiatement merci, mon NINIÂ !!), la Guerre du VIETNAM vue des deux côtés par un jeune Ricain et un jeune viet. Ensuite AARON dont le premier comics était un WOLVERINE (un concours gagné, il y a 10 ans), est retourné voir JOE QUESADA et nous a pondu de plutôt sympathiques histoires de WOLVERINE et GHOST RIDER. Il s’est même payé le luxe de reprendre la série immortalisée par ENNIS, PUNISHER MAX, et il a tout pété.
Au niveau du dessin, c’est R. M. GUERA (Rajko milosevic GERA) qui se la donne. Et quand je dis qu’il se la donne, je veux dire qu’il nous en met plein les yeux. Je ne sais pas ce qu’ils leur donnent en SERBIE, mais après IGOR KORDEY et GORAN PARLOV, R. M. GUERA nous pique les yeux sévèrement.
Notre GUERA a eu comme EDUARDO RISSO, le plaisir d’être d’abord IGNORÉ en France avant de devenir une brute chez VERTIGO (France, si tu savais comme je te hais parfois…). GUERA est l’auteur de HOWARD BLAKE un album de 2004 chez Glénat. Quand on mate vite fait les planches sur son site, on ne pige pas trop pourquoi GUERA n’a pas enchaîné DIRECT les albums chez nous (je veux dire, à part les goûts de chiotte des gens, en fait). GUERA aime PRATT, MOEBIUS, FRANQUIN et MANARA, mais n’ouvre jamais de BD quand il bosse, ce qu’il fait beaucoup.
22 PAGES en 1 mois et demi. Cela peut coincer un peu pour un mensuel, mais JASON nous fabrique sur mesure de superbes one shot sur ses persos préféres. Son souci du détail est incroyable, et à ce jour, je ne sais SI il a une documentation KILLER ou s’il a réellement été dans une réserve, tant les images vous coupent le souffle.
Je souhaite juste que cette série puisse durer 1000 épisodes, même si je sais que les séries font généralement 60 numéros chez VERTIGO. Sur son forum, JASON AARON nous dit que si vous aimez pas le premier volume de SCALPED, il vous rembourse… et pour l’instant, il claque pas trop de thune. 😉
Moi, je vous rembourserai pas si vous n’aimez pas, je ne vous parlerai plus jamais, c’est tout.
Ah oui, c’est JOCK, le dessinateur de THE LOSERS qui nous troue le cul mensuellement avec ses COUVERTURES, et THE LOSERS, c’est pour la semaine prochaine… hé hé hé ELLIS attendra un peu.
R. M.GUERA site.
Le forum de JASON AARON, qui est aussi le forum de tous les auteurs VERTIGO.
JASON AARON blog, des infos sur ses projets MARVEL et SCALPED.
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Les images sont é DC Comics.