T for TROUBADOUR 8 – Frank MILLER Oktoberfest 1/5

STUPID CITY DO WHORE NOT WAR – chapter 3 (extrait du scénario)
TROUBA (voix off) – “CETTE TRIBUNE EST LA MIENNE, JE L’ENTENDS CRIER
TROUBA saute du toit. Il grimpe le mur de brique à  mains nues et c’est pas facile parce qu’il pleut et qu’il faut des ongles solides. Son imper, telle une cape, claque au vent. Le vent gifle son visage.

TROUBA (voix off) – “JE NE LAISSERAI JAMAIS MA VILLE DEVENIR UN RAMASSIS DE DESSINATEURS BELGES.
Il force la serrure du balcon, elle résiste. Il traverse la baie vitrée avec fracas. Son avocate n’est pas là , elle doit dormir chez son amie rousse lesbienne prostituée. Tant pis. Il n’essaiera pas de coucher avec elle, ce soir. Il fouille le cabinet de toilette, couvre son visage de bandages et avale une pleine poignée de médocs.

TROUBA (voix off) – “J’ENTENDS MA VILLE QUI ME PARLE… OUI, ELLE ME PARLE… RHAA… ELLE PARLE ESPAGNOL, JE PIGE RIEN.

MILLER, c’est la voix off de l’homme qui a des couilles. MILLER, c’est EASTWOOD, SCORSESE et DE NIRO. MILLER, c’est l’un des auteurs de COMICS les plus importants des années 80-90. En 5 parties, je vais vous rappeler qui est vraiment MILLER, ce qu’on lui doit et ce qu’on a subit à  cause de lui. (Oui, le devoir de mémoire peut prendre toutes les formes, y a pas que la Seconde Guerre mondiale dans la BD) ZOU !
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Part ONE • Frank Miller sait tout faire… même de grosses conneries.

1 – FRANK MILLER A PLUS DE CASSEROLES AU CUL QU’UNE JEUNE MARIÉE…

Le plus gros ustensile de cuisine qui va lui tinter encore longtemps aux oreilles, c’est l’adaptation au cinéma du comics légendaire d’un auteur culte, THE SPIRIT de WILL EISNER. Gentiment offert par des producteurs sourds aveugles et stupides pour Noël 2008, THE SPIRIT est une autofellation de toute beauté.
Le style du film ultra graphique, presque expressionniste, aurait été une merveille du genre, si le titre avait été “SIN CITY 2, MARVIN VA LEUR CLOUER LES BURNES AU CUL, CETTE FOIS. Mais non, MILLER, énorme fan de EISNER a écrit le scénar sans RELIRE LES COMICS du VIEUX, “allons bon, je les connais par coeur, pff… fastoche. Toutes les obsessions de MILLER sont là , sauf son habilité à  écrire des dialogues inoubliables.

“CE SOIR, ON DàŽNE EN ENFER ou “CECI EST UNE TABLE D’OPÉRATION. KRAKKkk. ET JE SUIS LE CHIRURGIEN. QUELQUE CHOSE ME DIT DE M’ARRàŠTER AVEC LA JAMBE. MAIS J’ÉCOUTE PAS. »

La maîtrise du dialogue qui fait mouche, le style sec et puissant, n’est pas au rendez-vous avec THE SPIRIT. Pire c’est le film le plus grotesque, le plus grand portnawak qu’on ait pu voir depuis longtemps. Et la présence du mec le plus cool de la Terre, SAMUEL L. JACKSON, et de tout un tas de JOLIES MADAMES ALLERGIQUES À LEURS FRINGUES n’y changera rien. Ajoutons à  cela, OH horreur suprême, que le film est MAL ÉCRIT.
Et j’en ai vu des conneries… écrites par ALAN SMITHEE ou les frères WACHOWSKI… qui ne relisent pas leur texte avant de les poster au producteur. On est au niveau de HIGHLANDER 2.  Toute l’humanité des histoires de EISNER a disparu…

FRANK MILLER aime se confronter à  l’autorité. Il aime la controverse, et il hait la censure. Mais c’est aussi, malheureusement pour lui, un créateur qui a besoin d’accoucher dans la douleur, qui a besoin de limites à  dépasser et de challenges pour le stimuler. Parce que quand il a CARTE BLANCHE, c’est le bordel. Et MILLER a sûrement latté la gueule de FRANK plus d’une fois quand il a écrit le scénar du SPIRIT.

2 – SANS LES MAINS. JE VOUS L’ÉCRIS POUR DEMAIN…

MILLER est capable de travailler plus de 7 ans sur un projet (ELEKTRA LIVES AGAIN), mais il peut aussi vous taper un texte en TROIS JOURS pour payer ses impôts ou filer un coup de main à  un de ses potes qui ne vend pas des millions de comics… LUI. Donc au rayon des casseroles COMICS, nous avons :

• le crossover BATMAN-SPAWN dessiné par TODD MCFARLANE et son gros chéquier. Il s’est aussi payé ALAN MOORE après. BIDON.
• ROBOCOP vs TERMINATOR dessiné par WALTER SIMONSON (son pote d’atelier à  NEW YORK). FUNNY et INTROUVABLE.
• ALL STAR BATMAN & ROBIN dessiné par JIM LEE. Le CLITORIS du COMICS.
• BAD BOY dessiné par SIMON BISLEY. Mouais, décevant.

Et puis c’est tout, pour les conneries. Le reste est à  se taper le cul par terre, au niveau de la narration, c’est une leçon à  chaque chapitre.

HARD BOILED, GIVE ME LIBERTY, ELEKTRA ASSASSIN, BORN AGAIN, YEAR ONE, SIN CITY,
300, RONIN, DARK KNIGHT, DAREDEVIL…

ALAN MOORE disait de MILLER qu’il ne savait écrire qu’un seul genre d’histoire, mais très bien.

Relisez BATMAN YEAR ONE et pleurez petits scénaristes de polar français.
Ce n’est pas pour rien que SFAR relit tout MILLER en ce moment et que MICHEL ÉDOUARD LECLERC part en vacances avec des GRAPHIC NOVEL de FRANK.


Daredevil Born Again

Relisez TOUT ça et essayez de vous moquer… L’influence de MILLER est partout même sur l’affiche de film de LUCKY LUKE. YEP, la typo sous le titre, c’est celle de SIN CITY, HA!

• En attendant la prochaine tribune avec impatience, filez sur le TROUBA BLOG. J’ai trouvé une parodie de DAREDEVIL écrite par ALAN MOORE. C’est énorme. Zou…

• Accédez ici aux anciennes tribunes de Troubadour.


Illustration du header et du bandeau-titre é JEMPIX.

  1. JUSTE pour le fun.

    l’intégralité du monologue du début de THE SPIRIT par qui vous savez.

     »
    Ma ville. Elle est toujours là  pour moi. Chaque nuit de solitude, elle est là  pour moi. Ce n’est pas une espèce de fausse nymphette maquillée au marqueur. Non, c’est une vieille ville, vieille et fière de ses moindres pustules, fissures et ridules. C’est ma chérie, mon joujou. Elle ne cache pas ce qu’elle est, ce dont elle est faite : de sueur, de muscle et du sang des générations successives. Elle sommeille. De minuit à  l’aube, seul les ombres fendent le silence… Mince, j’ai pas que ça à  faire. Ma ville hurle, elle a besoin de moi. Elle est mon amour, elle est ma vie. Et moi, je suis son esprit. »

    ça va pas être dur de faire mieux, FRANKY…

  2. lisez ces histoires de guerre et après, vous vous ferez une idée.

    sinon je peux dire que ALAN MOORE,
    vu ce que j’ai lu sur WILDCATS, MOORE c’est pas terrible…

    comme vous ne précisez pas si vous lisez en VO (donc tout est dispo)
    ou juste en VF et alors là , je vois mal comment se faire une idée définitive sur le peu de titres (et surtout les plus bourrins) disponibles.

    mais pas la peine de s’énerver tout de suite sur GARTH ENNIS
    ou je vous fais un NOVEMBERFEST GARTH ENNIS, attention hein 😉

  3. « je suis en mesure d’affirmer que GARTH ENNIS
    est un auteur de la STATURE DE MOORE. »

    faut pas deconner quand meme !
    et Ennis fait vraiment toujours le meme traitement, si c’est pas son classique truc violent vener, c’est drole mais tjr dans le meme style (The Boys/Authority: Kev).

  4. HA HA HA!!!
    les enfants vous faîtes pas vos devoirs…
    ha ha ha…
    je sais que je vous mets un peu les nerfs à  chaque fois
    quand vous lisez le TITRE.

    après vous avez vos petits poings tous serrés pour les commentaires.

    oui, j’ai cet effet sur les gens. 😉
    mais généralement les réponses à  vos questions sont dans les textes ou…
    parfois les commentaires.

    donc pour
    >TEENAGE (et c’est toujours sympa d’avoir des DJEUNS, ici)

    MILLER part UNE sur CINQ.
    donc encore 4 grosses tartines MILLERIENNES à  venir.
    on aura le temps de parler de tout cela dans les prochains jours…

    et oui, moi qui connait BIEN BIEN les bouquins de MILLER
    j’ai eu peu de plaisir à  voir SIN CITY.
    en encore moins à  le revoir en DVD pour préparer mes textes.

    et je n’attends pas les deux autres SIN CITY avec trop d’impatience.

    je pense qu’une adaptation BD doit dépasser la simple transposition à  l’écran. elle doit créer une nouvelle Å’UVRE ABOUTIE.
    exemple « DARK KNIGHT RETURNS » ou « AKIRA » AU CINÉ.

    cette nouvelle œuvre doit faire fi de l’attente des fans
    et s’imposer de nouveaux buts à  atteindre.
    Tous les persos de BD (réussis) sont comme des MYTHES antiques
    que l’on peut revisiter à  sa guise…
    quand les créateurs laissent cela possible.

    et les éditeurs les plus malins ont compris qu’ils avaient
    des personnages intemporels avec lesquels ils pouvaient jouer.

    DC COMICS avait une collection ELSEWHERE où plusieurs grand noms
    ont fait mumuse avec BATMAN ou JLA.
    le plus connu et traduit en france est celui de MIGNOLA
    « Batman : Gotham au XIXème siécle »

    la collection ULTIMATE chez MARVEL qui est la cause du renouveau
    de la firme aux idées nous a pondu des merveilles.
    dont « THE ULTIMATES »par MILLAR et HITCH
    qui va débouler en une cascade de FILMS pendant 10 ans.

    MARVEL revisite tous ses héros en version NOIR.
    SPIDERMAN NOIR (très bien)
    PUNISHER NOIR (pas mal du tout en vétéran de la première guerre mondiale)
    DAREDEVIL NOIR,
    XMEN et WOLVERINE
    et encore pleins vu que cela cartonne.

    donc tous est encore possible chez nous.
    et pas juste des albums pour papy comme BLAKE & MORTIMER.
    tout est encore possible.

    SKY DOLL et SILLAGE l’ont bien compris…

  5. Au niveau casserole, tu oublies :
    * DK2 qui est la pire bouse que j’ai jamais lu et qui enterre tout le fiel de Dark Knight Return…
    * son engagement politique « limite » : il avait annoncé un « Batman botte le cul d’Al Qaida »
    * Sin city le flim : à  force de ne vouloir pas toucher un iota à  ses BD, cette adaptation est devenue une copie plan à  plan des planches…

  6. NON.

    * War Stories (Vertigo, série de 2 fois 4 numéros,):
    o Volume 1
    (avec Dave Gibbons, John Higgins, David Lloyd, Chris Weston & Gary Erskine, 2004 ISBN 1840239123)
    o Volume 2
    (avec Cam Kennedy, David Lloyd, Carlos Ezquerra & Gary Erskine,
    2006 ISBN 1401210392).

  7. je suis un visionnaire CASSE-COU. 😉

    lit BATTLEFIELD 1 et 2
    et ses histoires de GUERRE chez VERTIGO (que je suis sur que tu as déjà  lu…)

    c’est du gros level, à  mille lieues de HITMAN et THE BOYS que j’adore.
    des histoires sérieuses, sans gunfight tarantinesque ou blague de cul.

    bon faut que je me calme ou je vais écrire un GARTH ENNIS BLOODBATH en 4 parties… 😉 douche froide, un calin et un film de james ivory.

  8. ah perso, je trouve pas qu’il fait que du preacher, vu qu’il a fait des trucs avant qui sont déjà  sur le même canevas, à  savoir du bourrin avec des gueules cassés, des gros costauds avec un ptit poids dans le ciboulot, des femmes à  couilles et autre
    je pense notamment à  goddess ou bloody mary et jusqu’à  ses punishers
    c’est toujours les mêmes schemas mais ca marche toujours

    après, de là  à  la comparer à  moore qu’est beaucoup plus ecclectique, faut quand même pas déconner 🙂

  9. MILLER PART ONE sur FIVE.
    vous aurez tous les réponses à  vos questions.
    ———
    >CUBIK
    justement j’ai longtemps pensé comme TOI, que GARTH ENNIS n’écrivait que du PREACHER. mais après un cure INTENSIVE de ENNIS.

    je suis en mesure d’affirmer que GARTH ENNIS
    est un auteur de la STATURE DE MOORE.

    il sait parfaitement écrire des persos féminins
    (Heartland one-shot spin-of et Battlefields
    où presque tous les persos sont des femmes
    pendant la seconde guerre mondiale)
    il peut avoir un vrai style classique
    dans ses histoires de GUERRE
    et faire la vrai BOUFFONERIE

    ou
    du POLAR HARDCORE.

    mais je vais faire une tribune sur lui VERY SOON… 😉

  10. Ya aussi le scénario de Robocop 3. Mais je pense que les épisodes futurs parleront de sa carrière à  Hollywood plus en détail.

  11. Dans le genre qui ne sait faire qu’un seul type d’histoire mais très bien, Ennis me parait plus correspondre. Mais bon, Alan n’est plus ce qu’il était. Parce que bon, faire très bien, le miller par moment, faut voir. Dans ses casseroles, il manque quand même sa fameuse annonce de Batman contre Al Quaïda (qu’on attend toujours d’ailleurs, pas sur qu’ils soient super fans, chez dc).

  12. ça fait plaisir de retrouver un trouba en forme (parce que l’article précédent était bof bof). Je suis d’accord avec de nombreux éléments de l’article mais je vois plutôt Miller comme un coureur de sprint que comme un coureur de fond. Il était très bon sur les mini-séries ou les arcs courts mais dès qu’il s’agit de faire durer un titre, ça finit toujours en sucette (oui parce que la fin de Sin City, euh… moyen, quoi).
    25/30 ans en arrière, pas de souci, il avait encore du souffle et pouvait tenir la distance, mais depuis 10 ans… Ya qu’à  voir son DK2 écrit pour que sa copine puisse tester sa palette graphique.

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