Hollywood a toujours été et sera toujours le WATERLOO de FRANK MILLER. Piégé par un amour sans limites pour le cinéma, MILLER a toujours voulu réaliser un film, mais jamais il n’aurait pu imaginer que presque tous les personnages auxquels il allait insuffler la vie et changer le destin finiraient en DVD dans les bacs à solde.
Dans cette deuxième partie – trois sont encore à venir –, je vais vous rappeler qui est vraiment MILLER, ce qu’on lui doit et ce qu’on a subit à cause de lui. Allez, courage…
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Part TWO • Frank Miller influence tout le monde… sauf lui.
3 – FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD
WOLVERINE, PUNISHER, DAREDEVIL, ELEKTRA, BATMAN, SIN CITY ou 300.
Tous des films plus ou moins fidèles aux idées de MILLER (plutôt moins que plus) avec plus ou moins de succès, suivant le pourcentage de MILLER qui restait dans le FINAL CUT. BREF, c’est que de la comédie romantique… quoique DAREDEVIL est une histoire d’amour entre un superhéros et une femme ninja (oui, j’ai relu cette phrase à haute voix sans rire). 300 (le film) a profité d’un ajout primordial de SNYDER, le rôle de Madame LÉONIDAS a été étoffé et mis à part la jolie scène d’amour en lumière bleue très années 80, LÉONIDAS attend le consentement de MADAME avant d’aller à la GUERRE et nous claquez un » THIS IS SPARTA !!! », quel progressisme pour un SPARTIATE.
Du coup, 300 devient une histoire d’amour, de respect et de devoir.
OK, c’est pas du JANE AUSTEN (récemment adapté chez MARVEL), mais j’aurais bien voulu voir comment elle aurait libéré la Grèce de l’invasion des PERSES ?
Avec un battement de cil ? Un froufrou en dentelle ? Non, c’est avec 300 bourrins imberbes en short. Que le film soit devenu culte auprès des conservateurs ricains pro-guerre en IRAK tient pour moi de la science-fiction, c’est au niveau de STARSHIP TROOPERS…
À la lecture du DARK KNIGHT RETURNS, on est frappé par la narration extrêmement elliptique, dense et contrôlée de cette œuvre. Rarement on avait vu un montage aussi cinématographique dans un COMICS. Comme si MILLER avait ENFIN trouvé le chaînon manquant entre le 7e et le 9e art. La multiplication des points de vue, l’utilisation des TV, introduisant ainsi l’opinion publique dans une histoire complexe d’un homme trop vieux, trop faible face à un monde sauvage.
MILLER crée une scène inédite dans l’univers du DARK KNIGHT. Batman TUE les coupables. BATMAN dégomme un kidnappeur avec un M60 (l’arme préférée d’un certain JOHN RAMBO). GOTHAM, une prise d’otage, une petite fille, des punks. BATMAN traverse le mur, chope le M60. Le punk se cache derrière la fillette (il dépasse un peu) BATMAN TIRE et tue le punk (THE DARK KNIGHT TRIUPHANT, 1986).
Scandale, fortune, puissance et gloire. 7 millions d’exemplaires vendus. La BATMANIA est en route. TIM BURTON, PRINCE. Le COMICS peut enfin devenir adulte, car un duo d’angliches a aussi remué la pulpe du fond et MARVEL l’a profond dans les fesses.
ROBOCOP (1987) contient exactement la même scène.
Lors d’une prise d’otage à la mairie, avec un forcené qui veut flinguer le maire (et qui s’appelle… MILLER.)
L’utilisation des médias et le ton sarcastique des pubs dans ROBOCOP, sent déjà Â bon le MILLER le plus inspiré et inspirant.
Un an plus tard, le producteur de ROBOCOP, lui propose d’écrire scénar du ROBOCOP 2, avec WALON GREEN (THE WILD BUNCH, SORCERER). Cela donnera un grand moment de cinéma de la fin des années 80, joyeusement hystérique, ultraviolent et décalé. Imaginez un ROBOT géant agressif et armé comme un LANDMATE de APPLESEED, junkie au NUKE et des dealers de 12 ans, faut vraiment être un gros malade. MILLER qui a bien souffert deux ans à Hollywood filera beaucoup tard à AVATARPRESS, la première version de son scénar pour en faire un COMICS bien déjanté. À comparer avec le film…
Si MILLER en a bavé en Californie, c’est qu’il devait aussi écrire le scénario du ROBOCOP 3, qui est une sombre merde. Même pas un gros nanar hilarant comme THE SPIRIT.
Des scénarios de ELEKTRA ASSASSIN et DAREDEVIL écrits par FRANK, il ne restera rien. Juste des kilomètres de papier perdus dans l’enfer de la préproduction. Il fera une croix sur ELEKTRA mais réutilisera son projet DAREDEVIL et cela deviendra DAREDEVIL, MAN WITHOUT FEAR, dessiné par JOHN ROMITA JR au mieux de sa forme. La relecture adulte des origines de DAREDEVIL, sans un seul costume rouge ridicule de superhéros à l’horizon. MILLER avait encore une fois 10 ans d’avance… dommage.
ELEKTRA (le film) est aussi stylé qu’une pub pour NARTA. Une purge, un lavement à coller à côté du CATWOMAN du piteux PITOFF. Le DAREDEVIL DIRECTOR’S CUT est un copier-coller marrant qui se laisse regarder avec indulgence parce que BEN AFFLECK fait un MURDOCK correct. Le réalisateur a bien réfléchi avant de transposer le monde de DAREDEVIL en image. Le meilleur exemple est le cercueil rempli d’eau dans lequel MURDOCK s’isole la nuit ou la mise en image type sonar du SENS RADAR de DéDé.
BATMAN BEGINS pille 60Â % de BATMAN YEAR ONE mais DAVID GOYER (BLADE) et CHRISTOPHER NOLAN (INSOMNIA, MEMENTO, THE PRESTIGE) se sont donné pour la première fois les moyens de mettre en image une version du DARK KNIGHT sans PUNK à NÉON et COSTUMES MOULANT À TÉTONS.
Sur le Net, on peut voir que MILLER rêve en secret d’une adaptation de son DARK KNIGHT RETURNS. On avait tous fantasmé sur EASTWOOD dans le rôle du vieux BRUCE WAYNE. MILLER voit STALLONE. Il est balèze et a la bonne corpulence, la gueule de l’emploi et il bouge encore pas mal. Vu le niveau de JOHN RAMBO (le film), faut que SLY réalise aussi le film et « 300 » ressemblera plus qu’à la GAY PRIDE.
MILLER se relèvera-t-il de l’échec du SPIRIT ? Quelqu’un a-t-il envie de voir SIN CITY 2, vu que toutes les bonnes histoires étaient dans SIN CITY 1 ?
La suite de 300, intitulé 302 (parce que PEUGEOT a encore les droits de 304) sera-t-elle FILMABLEÂ ? Et comment vont-ils se démerder sans LÉONIDAS (GERARD BUTLER)Â ? Vous le saurez dans quelques mois…
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