Vous pensiez avoir tout vu après la destruction de la Terre par les Compagnies Industrielles de Colonisation (C.I.C.) dans Universal War One ? Denis Bajram passe aux choses sérieuses avec Universal War Two, où une force inconnue s’empare du Soleil et menace Mars. Premier épisode d’une série qui en comptera six, avant de faire place à Universal War Three, dans une guerre impliquant les structures fondamentales de l’univers.
Attention spoiler – Ce texte révèle des éléments clés de la première série, Universal War One.
2141. La Première Guerre universelle a pris fin il y a plus de dix ans, grâce aux sauts temporels de Kalish et ses amis qui leur ont offert des siècles d’avance technologique sur les C.I.C. Sur une lointaine planète, Canaan, ils ont fondé une nouvelle civilisation censée prémunir l’humanité de sa tendance à l’autodestruction. Problème, les survivants, parmi lesquels les colons martiens, voient en eux des dictateurs, des occupants, et certains sont prêts à sacrifier leurs enfants plutôt que de les laisser entre les mains de Canaan. Glaçant, autant que le Wormhole, arme absolue et hors de contrôle des C.I.C., sur le point d’anéantir le Soleil après avoir détruit un autre corps céleste dans la galaxie. Malgré toute leur technologie, les érudits de Canaan assistent impuissants au crépuscule de l’étoile et font face à une mystérieuse forme triangulaire, tout droit sortie de l’astre mourant… Serait-ce la vengeance de lointains voisins extraterrestres ?
En briefant subtilement les nouveaux lecteurs sur ce qui s’est passé dans UW1 et en suggérant les nouveaux enjeux d’UW2, Denis Bajram pose la première pierre d’un édifice dont l’ampleur est palpable. Mais si l’on prend plaisir à découvrir le nouveau paysage géopolitique, de nouveaux personnages à commencer par la sympathique Théa, descendante de Kalish, ou à côtoyer les Cananéens, à l’avance technologique grisante – leurs super guerriers ont plus que jamais la classe –, difficile de ne pas ressortir du Temps du désert un peu paumé, dans l’expectative, comme le sont les personnages face à cette nouvelle menace aussi spectaculaire qu’inconnue.
Servi par des planches à la construction rigoureuse et des scènes spatiales au souffle épique, ce premier volume a des airs d’introduction généreuse. De quoi coller des étoiles dans les yeux – bah voilà où est passé le Soleil ! –, quitte à laisser sur sa faim, sept ans après la parution de l’ultime UW1.
Universal War Two #1/6, Le Temps du désert, Denis Bajram, Casterman, 12,95 €.
Images é Casterman, Bajram.