Si l’histoire du premier tome de 96 pages de Simon Phelipot se résume en deux lignes, son traitement graphique en fait un des livres les plus époustouflants de l’année.
Il aura fallu « seulement » deux ans à l’auteur pour mettre le dernier coup de pinceau numérique à ce récit réalisé à la peinture à l’huile puis retouché par ordinateur. Les doubles pages épiques sont courantes, l’histoire et les dialogues frôlent l’épure, semblant laisser le plus d’espace possible aux dessins. Ces derniers peignent un univers futuriste, où la société a troqué toutes ses valeurs contre un mercantilisme des plus débridé. Reste l’amour en valeur refuge, pourtant lui aussi fortement malmené, comme va en faire l’expérience Isis, le personnage principal du récit.
Si d’un point de vue graphique l’ouvrage est irréprochable, certains dialogues sibyllins alliés à un scénario qui prend son temps peuvent laisser sur leur faim les amateurs de récits blindés tels ceux d’E.P. Jacobs, le créateur de Blake & Mortimer. Et si vous pensez ne pas accrocher aux thèmes du premier tome de la trilogie Ma’at publié aux éditions Carabas, sachez que le bonheur visuel procuré par l’album vaut à lui seul l’achat.
Ma’at tome 1 – 96 pages – 17 € – à paraître le 14 novembre en librairie et à partir du 26 octobre, lors du festival Quai des Bulles de Saint-Malo.
Ci-dessus, extrait des planches 3 à 14. Les images sont é Tournon – Carabas – Phelipot.